Le jour de mes 34 ans, Prince réapparait à la populaire émission
Saturday Night Live, à New York. 24 ans, 11 mois et 15 jours avant, un record d'écart pour des invités musicaux à
SNL, en 1981, il avait joué
Party Up, issu de
Dirty Mind. Cette fois, il en joue 2.
Fury et
Beautiful, Loved & Blessed bientôt de son album
3121.
Qui sera lancé en mars 2006 avec comme premier single/video, Te Amo Corazon dont le clip est tourné par l'actrice, devenue aussi réalisatrice/productrice de nos jours, Salma Hayek.
30 albums plus loin, Prince n'a plus grand choses à vouloir prouver. Il ne se l'avouera jamais complètement, par orgueil, mais comme il l'a fait toute sa vie, son isolement, son travail souvent pratiquement seul, a un peu eu un effet de chambre d'échos. Sa cuisine est la sienne. Il en est l'unique chef.
Il ne représente définitivement plus les goûts du jour. Universal, qui fait un arrangement d'un seul album avec lui, en fera une telle promotion que cet album sera l'unique de sa carrière a débuter au premier rang du Billboard 200, tassant la trame sonore de High School Musical, le temps de 7 jours. 4 singles seront tirés de 3121, mais aucun ne sera mémorable. Cette époque où il allait marquer les radios de son son est terminée.
Le batteur Micheal Bland avait 20 ans quand il a commencé à travailler avec Prince. Il est appelé à travailler sur ce nouveau disque. Sonny T. rappeur qui n'avait pas travaillé avec Prince depuis 10 ans, est aussi invité et à trois, on travaille la pièce titre. Petit homme habité de totale grandeur, Prince loue toujours le même domaine, à Los Angeles, au 3121 Antelo Road. Cet endroit sera un tel impact important pour lui que tous ce qu'il louera par la suite sera appelé, entre eux, le "3121". Même si l'adresse du nouvel endroit loué n'a rien à voir avec les chiffres. Dans la tournée qui suivra pour en faire la promotion, les billets pour les spectacles en Angleterre, seront 31,21 livres afin de refléter le titre de l'album. Une série de billets couleur pourpre seront aussi lancés pour de spectacles en Amérique Centrale, en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Généreux, ce seront 31 morceaux qu'il offrira sur scène, dont des versions de What a Wonferful World de Louis Armstrong, Come Together des Beatles, Crazy de Gnarls Barkley, A Love Bizarre qu'il avait écrite pour Sheila E. et termine avec un croisement d'un de ses premiers morceaux et un morceau de Chic. Il place aussi quelques morceaux qui seront sur le prochain album. Son album précédent était une consciente envie de revenir sur le menu des incontournables de la radio. Le succès critique et public avaient été au rendez-vous. L'album devenait le premier à faire les palmarès depuis
The Gold Experience, en 1995. Principalement grâce au subterfuge de faire un prix plus élevé pour le billet mais qui inclurait le billet et le dernier album. Les radios/télé ne jouant pas tellement davantage Prince. La presse lui est bonne et son excentricité, quoique toujours très présente, ne semble pas faire ombrage à ce qu'il offre.
Serré et concis, en 53 minutes, peu de temps après
Musicology, il confirme qu'il a encore de la note dans le système. Il est ce vieux pro à la bonne réputation qui la reprend musicalement, même si dans les esprits collectifs, on retient un infecté religieusement, capable de multiples caprices. The New Power Generation est à bord de l'équipage. Concentrés en 12 morceaux assez frais, oscillant entre les effluves vocales de Camille, l'électro funk, le hip-hop, la ballade conservatrice, et les échos de James Brown ou George Clinton. Il tâte du
slow-jam, du
dance, du soul et ne tente pas l'aventure de la musique moderne. En revanche il sera l'un des tous premiers à utiliser
l'autotune. Il rebrasse la soupe en talons haut, car oui, il porte toujours le talon haut afin de tricher ses 5'1.
Il a 47 ans, il préfère raffiner sa palette que de créer de nouvelles couleurs. Mais il reste en grande forme musicale. Sur disque comme sur scène. Et les textes sont moins sexuellement juvéniles. Au lieu de tremper dans le miel d'un concept oblique, 12 chansons tiennent la route mieux que le faisaient celles de
Diamond & Pearls. Dès l'ouverture, on attaque avec du lourd funk. Et
tout de suite après, avec un groove plus léger, plus aéré. Prince a fait naitre dès 1978, le son de Minneapolis. La signature y est toujours présente. De manière exotique, il incarne une version espagnole de David Byrne, chanteur des Talking Heads sur le premier single. Maceo Parker, Candy Dulfer, Grey Boyer et Ray sont aux cuivres. Clare Fisher, indélogeable aux arrangements de cordes. Ashley Tamar Davis fait des voix.
Sans être celui qui brise les frontières de ce que les années 2000 semblent vouloir proposer, il confirme qu'il est toujours excellent musicien capable de fameuse cuisine musicale. Depuis Dirty Mind, c'est souvent la même formule qui revient. Les mêmes ingrédients remodelés. Le flux de 3121 est fort intéressant. Et plusieurs considéreront que Musicology, 3121 et Planet Earth forment une sorte de trilogie de confort food music. Une chanson comme Love peut donner envie de danser autant que de prendre une marche. La guitare sur Fury est fort étudiée. Le piano sur The Work, brillant. Et terminer avec du funk quasi-comique comme Get on the Boat est une bonne idée. 3121 place un sourire là où on commençait presqu'à babouner. Mais malgré plus de 22 millions de généré en tournée, plusieurs boudent encore.
Il reçoit en juin un Webby Award pour avoir été parmi les précurseurs des ventes et distributions numériques issues du Web avec la vente de The Crystal Ball exclusivement en ligne en 1998 (je l'ai eu en CD pareil nah !;) . Prince est moderne après tout.
2006 est un année active où la hauteur de Prince est soulignée dans la cuisine musicale.
Il apparait à plusieurs cérémonies de remises de prix.
Il est sur scène avec Wendy, Lisa et Sheila E. aux Brit Awards. Il est aussi sur scène, mais cette fois pour y recevoir le prix du meilleur artiste mâle R & B, au BET Awards et
joue avec la grand Stevie. Il livre
un pot-pourri de la musique de Chaka Khan, qui elle, a un trophée pour l'ensemble de sa carrière, du BET. On lui demande de faire la voix du chat Prince XII pour le film
Garfield: A Tale of Two Kitties, choisit de ne pas le faire et donne sa place à l'acteur Tim Curry. En novembre, il est intronisé au Temple de la Renommée UK de la Musique.
Infatigable, il ouvre un club de nuit à Las Vegas, au Rio All Suite Hotel & Casino, appelé 3121. Il y jouera les vendredis et samedis soirs jusqu'en avril 2007. Contractuellement. Il compose une chanson pour le film Happy Feet et une autre des siennes sera aussi chantée par les deux Australiens Hugh Jackman et Nicole Kidman. Prince gagne un Golden Globe pour sa chanson.
Finalement, un compilation double de ses succès passés vend formidablement bien.
Prince n'a pas 50 ans, sera très (trop) riche encore les dix dernières années de sa vie.
Pour le moment, il flotte.
Chef de sa cuisine.
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