Danse, Musique, Sexe, Romance

Prince, issu d'une famille brisée, s'en est créée une toute nouvelle.

Pendant une certain temps, The Time, Vanity 6, Prince et son band, voyagent ensemble en autobus, et en plus de faire leurs spectacles, les revisionnent tout de suite après dans l'autobus, afin d'en souligner les bons moments ou encore d'exposer les erreurs. Prince est perfectionniste. Il n'y a pas si longtemps, c'était la tâche de Morris Day de filmer ce qui se passait sur scène, puis ce fût le travail de Brenda Bennett. Maintenant les deux sont sur scène, devant la caméra. Le premier pour The Time, la seconde pour Vanuty 6. Pour certains, ce seront les plus beaux moments de leur vie d'être ainsi si en famille. Prince est mentalement bien logé. Il a son band, il a son appendice funk, R & B avec The Time, et son côté lubrique et féminin avec Vanity 6. 

Il est patron et pierre angulaire de sa sainte trinité.

Mais la maison de disque lui demande quand même un hit. Son meilleur date tout de même d'il y a longtemps et n'était pas un top 50. Il fait faire de l'argent, mais c'est pas le Pérou et on commence à se demander si on investit pas trop sur les tournées pour ce que l'artiste rapporte. Prince ne comprends pas que Bob Seger soit #1 et qu'il n'arrive pas à faire mieux, lui-même. Et pour le même marché soi disant "blanc". 

Mais il n'est pas inquiet pour la suite. Il fourmille d'idées et les sons lui arrivent de partout en tête. En voyant dans l'autobus le documentaire d'Orson Welles sur les prédictions de Nostradamus qui annoncent la fin du monde en 1999, il se lève le lendemain avec un air en tête. Qu'il prend la journée pour tricoter un morceau qui sera chanté à 4 voix: Jill Jones (qui lui inspire aussi un morceau), Dez Dickerson, Lisa Coleman et Prince. Afin de couvrir les erreurs lors de la prise de son, on place des explosions ici et là où on fait de la distorsion. Prince intégrera toujours les erreurs lors des enregistrements si il juge que le morceau s'incarne et s'impose merveilleusement quand même. Il a tant de musique en banque que son prochain album, déjà son 5ème, sera double. Avec trois morceaux étirés sur chacune des 4 surfaces de 33 tours. 1h10 de musique, ce qui ne ferait pas un album double de nos jours, et 11 morceaux composeront le nouvel album.  

21 nouveaux morceaux supplémentaires seront ajoutés dans une version super Deluxe lancée en 2019, enregistrés avec Peggy McCreary, à cette époque.

Prince passe de 23 à 24 ans en 1982 et il est en ébullition créative. 

MTV, une station télé des États-Unis diffusant 24 heures de vidéoclips musicaux, fait sensation depuis fin 1981. Dans le passé, seuls quelques artistes avaient fait l'utilisation de vidéoclips pour stimuler les ventes de leurs produits. Les plus futés. The Beatles, Bob Dylan, The Rolling Stones, David Bowie, Elton John, Queen. Il devient de plus en plus populaire de le faire dans les jeunes années 80, et presqu'aussi soudainement, essentiel, afin de vraiment faire beaucoup vendre sa musique. Voilà de la publicité musicale efficace qui influence les diffusions radios.

Peter Gabriel l'aura vite compris. Dans 5 ans, il vendra des millions d'albums parce que la musique est bonne, oui, mais aussi parce que la qualité du clip parfois surpasse le contenu livré. Duran Duran ne se bâtit pas de la même manière sans les clips. Godley & Creme se trouvent une nouvelle vie après 10CC comme réalisateurs de clips. Madonna révolutionnera par l'image, pas par le son. Prince offrira du video, de la diversité musicale, de l'audace, le video sera important pour lui.

MTV se fait lourdement critiquer pour ne pas diffuser de clips d'artistes à la peau noire. Prince en fera tourner. Avec Micheal Jackson, ils seront les deux premiers (et souvent uniques) à jouer en rotation continue à MTV. Prince, dont le sens de la compétition est toujours très aiguisé (les gens de petite taille sont ainsi frondeurs) s'inventera une certaine rivalité avec Micheal Jackson toute sa carrière. 

Peggy McCreary travaille avec Prince depuis seulement Controversy. Elle ne comprend pas complètement l'artiste qu'elle ne connait pas tant que ça. Il communique peu, s'auto suffit en production et parfois, elle se trouve même dure avec lui. Elle pense que Prince ne la rappellera plus après Controversy. Elle reste surprise qu'il la rappelle et lui demande de retravailler avec elle. C'est en le voyant en spectacle qu'elle prendra toute la mesure de l'artiste. Elle qui avait fait les succès du premier album d'Elton John à l'âge de Prince, et qui venait de travailler avec Van Halen, elle était difficile à impressionner. Mais dans la foule de Dallas, quand Prince est sur la scène, elle est forcée de constater sa générosité musicale. Mesurer son impact aussi. 

Il est si confortable musicalement, et en si totale confiance, qu'il passe du doux R & B, au rockabilly électronique, au sucré sexuel, au funk mécanique, au new wave en évoquant même le Mahavishnu Orchestra et bien entendu en baignant dans la pop. Pop comme dans populaire. Inspiré par un passage à New York où tout le monde l'aime (dont Karl Wallinger et Mike Scott des Waterboys, dans la foule d'un spectacle de NY, qui écriront un morceau inspiré de ce spectacle- une des mes 2 chansons préférées sur terre) Prince se moque un peu du concept de critique. Prince est si compétitif, voire jaloux, trait horrifiant, que quand on siffle un succès du moment, comme Karma Chameleon, en studio, il exige de se taire sous prétexte qu'il s'agit de la compétition qu'il ne faille pas encourager. Il se console en disant que Micheal Jackson a besoin de Quincy Jones, tandis que lui, fait tout, tout seul.  

L'album est lancé à l'automne 1982. La pochette cache dans le I de Prince, le nom de son band écrit à l'envers. The Revolution accompagneront ses 4 prochains disques. Et le second single, lancé en février 1983, sera enfin un hit. Même un top ten (6). l'album se rend à la position 12 des meilleurs ventes, aux États-Unis, vend des millions de fois, obtient à Prince sa première nomination aux Grammys, sera classé dans les 500 meilleurs albums de tous les temps par le magazine Rolling StonesLa tournée qui suit est un défi personnel. Auparavant, on faisait face à un circuit de tournée dans les marchés R & B. Le public était principalement africo-américain. Avant chaque spectacle, avant même la prière commune improvisée par Prince, les mains jointes avec l'équipe qui sera avec lui sur scène, on évalue la foule. 30/70 black. 40/60,  et ainsi de suite. Vers la fin de la tournée on frôle le 50/50. Prince chante quand même Negroes, Puerto Ricans, White, Japanese ! au micro. Il vise absolument multiculturel. Scorera partout. Ce sera une formidable réussite. Phil Collins confesse avoir largement surécouté son album double, ce qui donnera naissance à un morceau à lui très très inspiré de la chanson titre

5 titres seront lancés en singles. Le vidéo du 4ème single sera banni parce que trop excitant. Le 5ème single aurait pu être de la pure provocation avec sa quadruple utilisation du mot fuck, mais pour le single, on le coupe.

Du 11 novembre 1982 au 10 avril 1983, on fera 93 spectacles, tous aux États-Unis. 

Depuis décembre 1981, il a un morceau qu'il n'arrive pas à se satisfaire complètement. Il est vraiment perfectionniste. Si quelqu'un se trompe et tout le monde recommence en pratiquant, Prince dira pourquoi et à cause de qui. Sa maturité sera toujours celle d'un ado. Il travaille un blues country au piano pensé pour Stevie Nicks qui a tant aimé Little Red Corvette qu'elle souhaite travailler avec lui.  Mais Nicks est intimidée par la chanson et ne veut pas en écrire les paroles s'en sentant incapable. Au spectacle qu'il livre au First Avenue de Minneapolis, en août, il fait enregistrer 3 morceaux en spectacle qu'il vient de composer dans les trois mois précédents. Pour faire amende honorable, Nicks lui propose un air en tête. Prince, grand admirateur de Fleetwood Mac, sera très intimidé par Nicks. Il joue sa part de clavier discrètement et programme la batterie puis quitte après une trentaine de minutes. Nicks aura l'impression de l'avoir rêvé. 

Sur un morceau de 1999, dans les voix on peut entendre celle de l'amoureuse de Lisa Coleman, Wendy Melvoin. Le frère de Melvoin, Jonathan fait aussi de la musique. Wendy, de la guitare. La jumelle de Wendy, Susannah, travaille pour Geffen Records. À un cocktail du temps des fêtes, cocktails auxquels Prince déteste assister si ce n'est pas lui qui l'anime, Susannah prends son courage à deux mains et l'approche pour se présenter. Vanity s'interpose rapidement en lui prenant les joues et la trouvant bruyamment "si jeune et si jolie avec ses joues de bébé". Comme la maman lionne protégeant son félin. Susannah comprend qu'elle est en territoire dominé par elle. 

Susannah a le visage identique de sa soeur. 

Mais contrairement à elle, n'est pas lesbienne.

Elles ont 17 ans. 

D'ici un an, bien des choses vont changer.

Baby, I'm a star

Entourage

Prince a une belle jeune femme sous son toit à Lake Riley. Lisa Coleman. Mais la connexion n'est que musicale. Elle est lesbienne. Son amoureuse s'appelle Wendy Melvoin. Les deux familles, Coleman et Melvoin, sont musicales et se connaissent depuis longtemps. Les deux amoureuses se connaissent et se fréquentent depuis qu'elles sont aux couches. Prince et Lisa sont de nature timide. Et quand Prince est blessé, il est particulièrement muet. Et lui-même naturellement timide. La débâcle de la première partie des Rolling Stones a fait mal et Prince a eu besoin d'isolement. Mais Charlie Watts, sage batteur des Stones, lui dira "On a eu aussi pire à nos débuts kid, dig it up!". Peggy McCreary est son ingénieure du son. Mais aussi, souvent l'unique personne avec lui dans son studio maison. Elle est témoin d'un morceau enregistré peu de temps après l'humiliation avec une voix rageuse. Qui sera nettement autre, des années plus tard. 

Il est surproductif. Chante de plusieurs voix différentes. Expérimente. Compose beaucoup plus qu'une chanson par jour. Frôle le trop-plein. Baigne dedans. Parfois, couchant à l'étage, il descend au sous-sol et gratte la guitare ou joue au piano, des synthés, de la batterie. Lisa, dont la chambre est deux étages plus haut, descend et l'accompagne. Ils se font plaisir ainsi. Par le son.  Prince a décidé qu'il ne ferait plus de première partie. Du 4 décembre 1980 au 11 octobre 1981, la Dirty Mind tour le mettait en vedette et avait la chanteuse Teena Marie en première partie. Parmi ses choristes, et co-compositrice, une charmante blonde de 18 ans, Jill Jones. Elle n'est pas lesbienne. Prince l'a dans l'oeil, mais surtout dans l'oreille. Il l'invitera dans sa chambre- ouiaussi au Sunset studio en Californie l'été suivant. Durant la Dirty Mind Tour, il a pour partenaire amoureuse Susan Moonsie. Choriste. Elle sera autour de lui et entre ses bras jusqu'en 1985. Pas toujours stable, ce couple. 

Prince est fameusement amateur de films. Il écoute et réécoute fréquemment Eraserhead, Blade Runner, The Man Who Saw TomorrowQuadrophenia mais aussi The Idolmaker. Du premier film il gardera le côté mystérieux. Du second, l'idée d'être en avance sur son époque. du troisième un côté mystico-spirituel paranoïaque, en raison du 4ème, il commence à porter le manteau long. Dans le dernier film, on raconte l'histoire d'un gérant de musique connaissant du succès avec un ancien joueur de saxophone qu'il convertit en star pop. Mais afin de le garder sur le qui-vive, ce gérant monte un autre band, au leader très arrogant, afin de lui faire compétition. Ce qui mène l'autre à tranquillement s'auto-détruire. Il s'inspirera de ce film afin de créer son personnage de Jamie Starr, gérant, et de son band The Time. Pour qui il garde un lot de chansons plus funky. Il parle à son entourage comme si Jamie Starr existait pour vrai et ça fait beaucoup rire. 

The Time est assemblé par Prince sous une clause de son contrat avec Warner lui permettant de recruter et produire d'autres artistes pour l'étiquette de disques. Inspiré de The Idolmaker, et pour ne pas se cloitrer davantage dans la musique funk qui ne pourrait pas être plus noire, Prince recrute un band existant de funk, R & B, Flyte Tyme, groupe de Minneapolis comprenant Cynthia Johnson à la voix et au saxophone, Tony Johnson à la guitare, David Elland au saxophone aussi, Jellybean Johnson à la batterie, Jimmy Jam et Monte Moir aux synthés et Terry Lewis à la base. Jesse Johnson est aussi amené à la guitare, son ami d'enfance Morris Day est retiré de la batterie sera chanteur et Jerome Benton, recruté du groupe Entreprise, est le comique de service de Morris Day, ne jouant de rien sinon n'étant que soutien comique à l'ensemble. 

Pour le premier album, Morris Day chante exactement ce que lui dicte Prince et le band ne joue rien. C'est Prince qui fait absolument tous les instruments. Il est crédité sous le nom de Jamie Starr. Le succès reste discret.  

Un mois après la fin de la tournée Dirty Mind Tour, on en commence une autre qui sera la Controversy Tour. De novembre 1981 à mars 1982. 61 spectacles. Zapp & Roger et The Time font la première partie. The Time, se trouvant sous évalué puisque ne jouant pas de la musique qu'ils avaient composé et sous payé, reste relativement frustré. Prince les trouve devenus si bons qu'il ne les voudra plus pour la tournée suivante. De peur qu'ils le surclassent dans l'intérêt public. Pour "rire" il se met dans la première rangée et leur tire des oeufs du public. Lui et des membres de son band agrippent Jerome Benton, le couvre de miel pour ensuite lui coller toutes sortes de choses dessus. Jesse Johnson s'est aussi fait "torturer" lorsque menotté à un support à manteau et sur lequel on tirait des Doritos. Quand The Time a voulu se venger, ils ont été stoppé par l'équipe de tournée de Prince. Mais dès que le spectacle s'est terminé, une bataille d'aliments tirés les uns sur les autres s'en est suivie qui s'est poursuivie jusqu'à l'hôtel où les dégâts ont été importants. Prince a refilé lâchement la facture aux membres de The Time. 

Prince fait la rencontre de Denise Williams, une mannequin d'origine canadienne, aux American Music Awards. Dès 1981, Prince suggérait que sa copine Susan Moonsie, sa soeur Loreen, et une employée de l'écurie Cavallo/Ruffalo/Fargnoli, Jamie Shoop, devraient être un groupe de filles sous son aile qui s'appellerait The Hookers. Il a pour vision que The Time soit son côté mâle, The Hookers serait son côté femelle. Il envisage que son band de filles serait perpétuellement en lingerie. Et que leurs chansons seraient toutes autour du désir, du sexe, des fantasmes et de la sensualité. Rick James dira aussi que c'était son idée qu'il lui a volé. C'est fort possible, le temps le prouvera.

La conjointe du directeur de plateau Roy Bennett, Brenda, remplace Shoop. Le trio fait quelques démos avant que Denise Williams ne soit introduite au band. Il la veut comme chanteuse du trio et souhaite qu'elle se nomme Vagina. Williams accepte d'être chanteuse, mais pas des Hookers et ne veut pas se présenter comme Vagina. Prince composera un morceau appelé Vagina, d'abord. On s'entend sur Vanity qui devient aussi le nom du band accompagné du nombre de femmes qui ont fait naître le band. C'est Loreen Moonsie qui quitte avec l'arrivée de Vanity dans Vanity 6. Prince et Vanity deviennent aussi partenaires au lit. 

En mars et avril 1982, on enregistre leur album. Tout est composé par Prince sauf un morceau qui est composé par Dez Dickerson, un autre par Prince et Terry Lewis et un autre par Prince et Jesse Johnson

Entre septembre 82 et février 83, 4 singles seront lancés. Sans réel succès. Sinon lubriques. 

Mais de janvier à août 1982. Parmi tous ses projets, Prince compose et enregistre beaucoup de matériel. Des morceaux qui seront des faces B de 45 tours ou ne verront le jour que 37 ans  plus tard. 

Avec Dirty Mind, il avait fusionné funk , rock, new wave et soul qui faisait pointer un talent certain. Mais il ne se gagnait pas un large auditoire. Avec Controversy, il amalgamait sons organiques et électroniques. 

Il prépare quelques chose d'urbain et de mécanique principalement travaillé sur des synthés. Il ouvrira d'ailleurs avec une voix de robot

Il vise gros.

C'est un album double qu'il tricote. De l'électrofunk et du tout près pour MTV, qui a lancé sa chaine de clip fin 1981, et qui se fait dire (par Bowie entre autre) que la station ne jouent pas d'artistes à la peau noire.

Ils attendaient Prince.      

Mentalement Sale & Controversé

En 1979, sur scène, Prince avait comme band sur scène André Cymone à la base, Dez Dickerson à la guitare, Gayle Chapman & Doctor Fink aux claviers, Bobby Z à la batterie. 

Dans les sessions photos, on supprime et interdit de publication des photos explicitement sexuelles où Prince, et parfois son entourage, sont plutôt peu vêtus. Prince n'aime pas beaucoup puisque ses albums parlent explicitement de sexe, aussi bien afficher ce qu'on offrira. 

Même si il reste un album négocié par Husney à enregistrer avec Warner à leur contrat, Prince coupe les liens d'affaires avec Husney et signe avec Bob Cavallo & Joe Ruffalo, deux gérants de L.A. Il produira encore tout seul, mais fera tout, à Minneapolis. Dans un petit studio qu'il se confectionne chez lui dans sa nouvelle maison de Lake Riley où il s'est fait un mini studio, au sous-sol.  Pendant 9 semaines, les gens nommés plus haut (et Lisa Coleman que je vous présente plus loin) sont en première partie de Rick James , en tournée. Ce dernier accusera Prince de lui voler ses inclinaisons musicales. Prince veut maintenant aller plus loin. Il veut franchement sexuel, post-disco, new wave, funk & dance. Il a aussi envie d'être le son urbain noir du début des années 80. 

Il co-écrit avec Doctor Fink et son ami Morris Day au moins un morceau avec chacun. Quand Prince présente au duo Cavallo/Raffalo, il n'a plus le support facile d'Husney, les deux nouveaux gérants sont surpris. "Faire ça toute la nuit" ? Ils ne peuvent pas mettre ça sur disque dans le but que ça joue en ondes. Ils ont besoin d'être convaincus. Ils aiment le son, mais le contenu, ils n'en sont pas certains. "Une vierge qui offre de donner de sa tête pour plaire à l'autre?" de l'inceste ? Ça ne peut pas jouer à la radio. Prince leur répond que cet album le représente beaucoup plus que les deux précédents. Ça prendra beaucoup de dialogues et de persuasion de la part de Prince. Après avoir d'abord dit qu'ils aimaient tant les démos qu'ils les prendraient ainsi, le duo de gérance accepte de lancer l'album seulement si il le fait mixer dans un studio professionnel à L.A. Prince ne veut pas simplement être relégué aux palmarès "noirs" ou R & B, il veut ratisser plus large. Il ajoute de sa guitare électrique pour faire plus lourd. Pour faire plus Jimmy Page ou Clapton. 

Son funk robotique est enregistré pratiquement tout en une soirée. Mais Warner ne sait pas vendre Prince autrement que "noir". Lorsqu'il lance For You, il a de la misère à se faire faire des critiques dans les magazines visant les marchés "blancs". Mais Right On !, Soul Teen et Black Beat vont largement le couvrir. Et à la défense des gens de la business, le produit qu'offre Prince est funk, R & B ou soul. Principalement fort dans les marchés noirs. Il est urbain et noir.


Le 8 octobre 1980, son 3ème album est lancé.
Uptown est malhabilement choisie comme premier single. Puisque le single n'attire pas l'attention, dès fin novembre on lance la chanson titre. Mauvais choix aussi. L'assassinat de John Lennon capte toute l'attention pour les 3-4 prochains mois. En mars 1981, comme pour braver la crainte de lancer une chanson pour "baiser toute la nuit", on lance Do It All Night, mais aucun ne score tellement fort dans l'intérêt public. Pourtant, avec le temps, cet album sera reconnu comme un de ses plus important. Cindy Lauper fera une version d'un de ses morceaux dans trois ans

Mais Prince est déjà ailleurs. Son éducation a été religieuse. Il se sentira longtemps guidé par un don qu'il croit lui être donné de Dieu une bonne partie de sa vie. Il compose beaucoup. Et presque tout le temps. On lui déniche une apparition à Saturday Night Live en février 1981. La pochette de Dirty Mind est épouvantable. D'un "sexy" gênant. Plutôt vulgaire. L'unique morceau que j'ai de cet album sur ma liste de lecture de l'artiste voit mon téléphone tomber en veille rapidement quand elle joue pour ne pas en afficher la pochette. 

Steve Fargnoli est un troisième gérant pour Prince mais qui agit davantage comme assistant personnel. Il a beau tout vouloir faire tout seul, Prince doit aussi être entouré. Et son entourage sera capital. C'est par Fargnoli qu'il fera la rencontre de Lisa Coleman. Lisa est pianiste depuis très jeune. À 15 ans, elle faisait une présence dans un film pour la télévision mettant en vedette Lisa Blair, Elle était au piano (8:52). Niki Yoegler est l'assistante de Fargnoli et est amie de Coleman. Par eux, Lisa obtient une audition auprès de Prince. Il l'aime tout de suite. Elle prend la relève de Chapman dans la tournée de Dirty Mind avec Rick James. Elle n'a que 18-19 ans. Elle habitera même la maison de Riley Lake. 

Prince amène tous les artisans de la tournée en studio, en août, Morris Day fera même de la percussion sur la pièce titre du prochain effort. Cette chanson dure plus de 7 minutes sur disque. Il en fait une version radio, plus courte pour le single. Avec Andre Cymone, il tricote un second morceau de plus de 7 minutes. Les trois premiers albums sont érotiquement explicites, cette fois, il présente le sexe en opposition avec la ridicule rigidité machiste et le conservatisme de l'ère Reagan. Auquel il s'adresse sur moins de 2 minutes. Bien que toujours sexuel, il traite de religion, de relation avec le travail, de la guerre nucléaire, de corruption, d'évènements historiques comme l'assassinat d'enfants noirs à Atlanta dans l'indifférence. Le premier single est la chanson titre. Lancée un mois avant l'album en automne. Pour la première fois, il ne présente pas que sa voix de fausset, mais sa voix plus grave, de temps à autres. Et Lisa fait des voix avec lui.  Prince commence 2 choses qui le suivront toute sa vie par la suite. Une passion pour la couleur pourpe, qu'il considère comme la couleur de l'épanouissement personnel, et une manière d'écrire au son. Les to/too devenant 2, for devenant 4, you devenant U, are devenant R et ainsi de suite. 

Mick Jagger aime beaucoup ce que propose Prince. Jagger use même de voix de fausset sur les deux derniers albums des Stones comme Prince le fait. Comme le nouvel album de Prince, qui vient d'être lancé s'appelle Controversy. Aussi bien l'incarner. Jagger et Richards invitent Prince a être sa première partie à Los Angeles, en octobre. Mauvais calcul. Ou pas. Les Stones, c'est aussi le poids du nombre. 

La controverse, il l'incarnera un peu trop. Entrant sur scène dans la bobette de la couverture de son album précédent et en talons hauts (il gardera les talons pour la majeure partie de sa vie aussi), il n'arrive qu'à faire trois morceaux avant d'être enterré par les huées, assaillis de bouteilles, de cannettes, d'objets lancés du public sur scène. C'est si brutal, il quitte pour prendre l'avion de retour au Minnesota. Jagger ne l'entend pas ainsi. Il le rappelle, tente de le convaincre de revenir. C'est Dez Dickerson qui le convainc en disant qu'il ne faut pas laisser gagner le public et leur donner ce qu'ils voulaient. Si on fuit maintenant, on le fera toute notre vie. Mais le scénario est pire deux jours plus tard. Les gens ont lu ce qui s'était passé, se sont préparés et étaient prêts avec parfois du poulet pourri dans les mains pour les détester dès le départ. Une bouteille de jus d'orange explose sur la base de Brown Mark. Bobby Z prend ses cymbales comme bouclier. Mais Lisa est exposée. Mauvais calcul de toutes parts. Le public aux concerts des Stones, n'est pas celui de Prince. Il est encore brutalement expulsé de la scène sous les huées, les quolibets, les insultes et les objets tirés vers la scène dès la première chanson. Jagger, Richards et Billy Graham enguirlandent la foule de L.A. J. Geils Band et Georges Thorogood & The Destroyers sont des choix mieux réfléchis pour les Stones.

Ça ne démonte pas complètement Prince, le rendant plutôt agressivement fonceur. 94 000 qui te conspuent ? Voilà ce que je dois gagner. Nouveau défi.

Controversy vend au moins un million de fois. Funk propulsif, bouncy bubblegum pop-funk, l'album performe assez bien. Il sera voté 8ème meilleur album lancé en 1981 par The Village Voice.

Prince intéresse public et artistes. 

Sa nouvelle gérance croit au jeune homme aussi. 

Il a ce feu dans les yeux.

Est perfectionniste et hyper organisé. Créatif et multinstrumentiste. Payant. 

Il transpire la confiance. Et le sexe. Et (Tout le monde commence à le comprendre dans les années 80 sauf Tippy Gore) le sexe vend. 

Et ce n'est pas nécessairement mentalement sale. Ni forcément controversé.

Ce, avec quoi la Parents Music Resource Center, pas encore née, ne sera pas toujours d'accord.  

Prince se retire pour mieux se rebâtir à sa maison de Lake Riley.

Contrôle

Enfant, premier de famille et unique garçon, mes parents, quand j'avais 8 ans, en 1980, m'ont proposé de dormir au sous-sol. Mes soeurs plus jeunes, qui dormaient dans la même chambre avant, auraient ainsi chacune leur chambre en haut, au même étage qu'eux. Me laissant le sous-sol, pendant 10 ans, ils me donnaient une liberté inouïe. Quand tout le monde se couchait, je ne me couchais pas nécessairement. Je lisais, je passais à la pièce suivante pour écouter de la musique pas trop fort pour ne pas les réveiller 2 étages plus haut ou j'écoutais la télévision dans la 3ème pièce du sous-sol. J'apprenais à faire absolument tout ce que je veux, comme je l'entendais, quand je l'entendais. Ça a teinté ma personne et mon rapport à l'autorité à jamais.

Prince, à l'adolescence, vit la même chose. Il est expulsé par son bouillant père de la maison. Prince va alors vivre dans le sous-sol des voisins, les Anderson, dont le plus jeune des enfants, Andre, a l'âge de Prince. Ensemble, ils découvrent la musique, l'écoutent et la composent, mais surtout, Prince vit la même chose que moi. Il apprend à être 100% libre et faire ce qu'il veut, quand il le souhaite, comme il le souhaite, sans seconds regards sur ce qu'il fait. Oui, il y a André, mais Prince apprends de tous les instruments ou presque et est animé par une telle passion pour la musique qu'il a deux longueurs d'avance sur à peu près tout ce qu'il entreprend musicalement. Et n'étant pas le fils des Anderson, il n'a pas à faire face au même type d'autorité, du moins, pas aussi frontalement. Il décide de l'occupation de son temps à un jeune âge et ça teintera définitivement son rapport au contrôle en général. 

En 1977, il a 19 ans, se promène avec un démo enregistré en studio, et pas moins de 3 hommes d'affaires se disputent ses services, à Minneapolis. Comme moi au même âge plus tard et adulte, il inspire la confiance. Les femmes aiment et il vit des expériences sexuelles qui guideront ensuite ses sens.  Au moins ses textes. David Rivkin (plus tard David Z) est celui qui lui apprendra les techniques du studio et devient un grand ami. 

Owen Husney est l'unique des trois hommes d'affaires à promettre à Prince (qui baveusement l'exige) la co-production d'un premier album, mais aussi le contrôle créatif absolu sur ce qu'il fera. Il sera son gérant. Husney est impressionnant avec ce qu'il réussit à obtenir pour Prince de Warner Brothers. Trois albums, les droits d'auteurs entièrement pour Prince, la co-production dès le premier album. Le 25 juin 1977, c'est signé. Prince est gâté dès le départ. 

Il aurait souhaité Rivkin à ses côtés en studio, mais Warner Brothers lui impose à la place Tommy Vicari, que la maison de disque connait pour son travail avec Gino Vannelli, à Los Angeles. On enregistrera au Record Plant, à Sausalito, en Californie. Prince, Vicari, Husney et son épouse vivent ensemble dans un appartement de Mill Valley, avec une vue sur Sausalito dans la baie de San Francisco. D'octobre 1977, à Décembre, on travaille en studio ce qui sera son premier effort. 

Prince sera l'unique musicien crédité sur cet album.

Il fait absolument tout. Il chante, fait toutes les voix, joue de la guitare acoustique et électrique, du piano, du piano électrique Fender, du clavinet, du synthétiseur, du synthétiseur analogue minimoog et hybride, du synthétiseur polyphonique, la base, la batterie, de la batterie électrique (la toute première du genre), de la cliquette, du carillon, des cymbales manuelles, du tambours d'eau, du bongo, des congas, de la batterie au fouet, de la clochette et de la cloche, du bloc de bois, il tape des mains et clique des doigts. Il produit, arrange, mixe et s'implique dans la conception de la pochette préférant une photo moins parfaite de lui, éclairé à la chandelle, puisqu'il considère son album, imparfait. En effet, il n'écoute que très peu Tommy Vicari, préférant suivre son instinct artistique et se débrouiller tout seul. Vicari s'en sentira blessé.

Prince superpose jusqu'à 46 fois sa propre voix pour la chanson titre. Il utilise très majoritairement une voix de fausset. Le premier single est un morceau qu'il avait travaillé avec Chris Moon, sur son démo, à Minneapolis. Il en retravaillera un autre avec lui. On envoie ce single aux États-Unis, mais aussi, dans les Barbades et en Afrique du Sud. La face B est un mix du plus long morceau de l'album. Le single a un titre au sous entendu très sexuel. Déjà. Charles Veal est invité à faire des arrangements orchestraux. Prince aura toujours parmi ses thèmes fétiches les relations hommes femmes, le sexe. Une fascination qui ne le lâchera jamais. Warner reçoit une facture de 170 500$ fin février 1978 quand le mix final est finalisé, c'est trois fois le budget initial proposé. Mais Warner n'est pas inquiété car certains morceaux inspirent beaucoup la confiance de la maison de disque. Prince a l'intelligence de séquencer deux de ses meilleures en fin d'album les laissant sur une excellente impression.

La critique reste indulgente en juin, quand l'album est lancé: le jeune homme a 19 ans, et fait tout tout seul. Il attire l'attention par ses deux seules choses et le monde musical le note. Le public ne répond pas tellement à ce nouvel artiste. 

Mais l'apprentissage a été formidable pour le passionné adolescent de Minneapolis qui a eu 20 ans avant la sortie de son premier album. Où il joue de 27 instruments différents.

Le prochain effort sera différent. On choisit d'abord le Alpha Records Studio de Los Angeles. Prince invite aussi ses amis Andre Anderson, qui se rebaptise Andre Cymone et Bobby Z. Le premier jouera un peu de base et Bobby Z. un ancien coursier pour l'agence de publicité d'Owen Hussey est à la batterie occasionnelle. "Un peu" et "occasionnelle" parce qu'à nouveau, Prince joue d'à peu près tous les instruments. Sur quelques morceaux, il joue absolument de tout.  Ayant utilisé le double de son avance financière pour ses trois premiers disques, sans avoir généré de hits, Prince est un peu agacé et veut changer la donne. Là où il a surtout performé, c'est sur les palmarès R & B. Il aura encore le funk dans le doigté. Cette fois, il utilise l'argument que la co-production "ne l'aurait pas aidé" sur le premier effort et il produira seul. Réduisant du même coup, les coûts. 

Il contrôle absolument tout entre avril et juin 1979. Charmé (sans qu'elle ne le sache)par la pianiste Patricia Rushen, il compose un hit qui atteindra la 22ème position des palmarès pop rock et la 3ème des palmarès R & B. Warner aura son hit. Prince est seul maitre à bord.  Certains choix, et ça le poursuivra toute sa vie, ne seront pas beaucoup questionnés et pas nécessairement heureux tout le temps. On peut entre autre se demander parfois pourquoi il insiste pour utiliser sa voix de fausset sur certains morceaux. En revanche, il évoque tout à fait Marvin Gaye avec brio sur d'autres en s'en rapprochant vocalement. Il arrive même à chanter presqu'avec la voix d'une femme. Il est funky mais rock aussi

 Quand le premier single fait plutôt bien en août, on lance l'album en octobre. En janvier et mars 1980, on lancera 2 autres singles, mais sans le même succès. Deux autres singles seront aussi lancés à l'international, dont un, fin 1980, en Belgique. Chaka Khan donnera une seconde vie à un des morceaux de cet album dans 6 ans.

L'album vend tout de même trois millions de fois en 1979-1980. Ça inspire beaucoup de confiance.

Prince avait d'abord offert son premier album en oubliant de se présenter. Celui-là sera tout simplement "Prince". Avec en pochette l'auteur ayant oublié de porter son chandail et semblant poser pour ce qu'on connait aujourd'hui chez Tinder. 

Ce n'est pas innocent comme comparaison, l'entièreté de ses textes fait référence aux interactions relationnelles entre hommes et femmes, au aux désirs et envies sexuels.

Prince a 21 ans. 

Les années 80 s'ouvrent avec un son de synthétiseur pour le chanteur.

Il Était Une Fois, Un Prince

John Lewis Nelson était un homme originaire issu d'une famille de 5 enfants de la Louisiane. Jeune adulte, il avait migré en direction de Minneapolis dans les années 30, afin d'y être musicien pianiste. Il se prendra comme nom de scène Prince Rogers. Il forme le Prince Rogers Trio afin de subvenir à ses besoins. John est un cousin du batteur de jazz Louis Hayes, qui lui, a joué pour le McCoy Tyner Trio. Il a aussi comme grande tante Mittie Maude Lena Gordon, fondatrice du Peace Movement of Ethiopia. Elle était partisane du Retour en Afrique en réponse à la montée de la vile suprématie blanche. 

John fait la rencontre de la chanteuse de jazz Mattie Della Shaw lors d'un spectacle. Ils se marient en 1956. Ils sont tous deux membres de l'église adventiste du 7ème jour, une dénomination spirituelle évangélique. Deux ans plus tard, le couple donne naissance à un fils, Prince Rogers Nelson, le 7 juin 1958. Encore 2 ans plus tard, après le prince, le coup du roi, on donne naissance à une fille qu'on nommera Tyka. 

Enfant de très petite taille, il est aussi ce qu'on pense être épileptique. À l'école, de par sa petite taille et ses fréquentes absences en raison de la maladie, il se fait facilement narguer. Mais bien que timide, il n'est pas un souffre-douleur facile. Il a un bon sens de la répartie et brille en sports. Il se gagne même une petite popularité locale quand, il passe à la télévision, interviewé en vox pop, en 1970, pour donner son opinion sur la grève des enseignant(e)s. Bouncy boy déjà tête forte. 

Quand il a 8 ans, ses parents choisissent de se séparer. Pour Prince & Tyka, l'impact est presque nul car on en remarque pas complètement. Mais quand il y a divorce deux ans plus tard, et que maman quitte les lieux, le choc est absolu. Plusieurs diront même qu'il ne s'en remettra jamais. Sa mère refait sa vie avec un autre homme, et a un fils avec lui. Mais les relations entre Prince et celui qu'on a baptisé Omarr restent tendues. Le beau-père est la source de meilleures finances, mais seule sa mère en profite. Et les relations avec Prince ne sont pas tellement meilleures avec le beau-père. Ce dernier lui fait quand même découvrir James Brown en l'amenant voir un de ses spectacles. La vie du jeune Prince vient de changer. Il veut être celui sur la scène. Il est fasciné de tous les sens. Malade trop longtemps, ou feignant la maladie afin d'avoir l'attention de sa mère, il se rend à elle pour lui dire qu'à partir de maintenant, il ne sera plus malade. Elle lui demande pourquoi, il répond qu'un ange le lui a dit. Leur spiritualité commune s'en trouve renforcée.

Prince est déjà mystique. À 7 ans, il compose sont premier morceau sur le piano de son père. Il ne suivra jamais de cours de musique et s'apprendra toujours tout, tout seul. Avec beaucoup de travail et d'acharnement. Pré-adolescent, son père, peu équipé pour le supporter tout seul, lui qui lui a quand même acheté une guitare, que Prince ne lâche plus, l'expulse dans un geste impulsif et colérique. Prince se réfugiera dans le sous-sol de ses voisins dont le fils, André Anderson, a exactement son âge. Il est même né 20 jours après Prince. Ensemble, ils découvrent la musique et en crée. À l'école secondaire, il performe très bien en football, basketball et au baseball, il est très compétitif et étonne de sa petite taille. Il continuera d'entretenir sa passion de jouer au basketball, adulte. Mais surtout celle de gagner. Même si il faille alors, un peu tricher pour y arriver.  Adolescent et toujours au secondaire, il a un cours de danse où il apprend le ballet au Minnesota Dance Theater. Ce cours est financé par un programme scolaire et il est nettement classifié "profil artistique". Il sera toujours fervent défenseur des danseurs et des danseuses, finançant secrètement de nombreuses troupes, adulte, ou des troupes de danse et de ballet dans le besoin.

Il fréquente James Samuel Harris III, né 364 jours avant lui, et qui se fera connaître sous le nom de Jimmy Jam comme compositeur musical et producteur dans le futur. Ce dernier est nettement impressionné par le gars de 15 ans habile à la guitare, au piano, et à qui on donne un instrument, et il l'apprendra en si peu de temps. Il est si passionné musicalement que lorsqu'il s'investit c'est complètement. Petit de taille, les jeunes filles de son âge ne le trouvent pas facilement intéressant. Son appétit sexuel n'en sera que décuplé.

 Vivant au sous-sol des Anderson, avec André, ils apprennent ensemble à faire de la musique. André est à la basse et un cousin de Prince, Chazz, à la batterie, formant le trio Grand Central. Le père d'André est lui-même musicien. La soeur d'André, Linda, est ajoutée aux voix. Un ami d'école de Prince, Morris Day, est aussi ajouté. Il est parfois batteur. Mais Prince lui demande de chanter. Et de mettre les mains dans ses poches et de se la jouer cool sur scène. On s'amuse beaucoup. Comme Graham Central Station connait alors du succès, on choisit de changer de nom afin d'éviter la confusion. On devient Champagne. Pepe Willie, alors époux d'uen cousine de Prince, part le band 94 East. Anderson & Prince sont recrutés pour jouer avec eux sur scène. 

Prince travaille avec sérieux. Il veut endisquer. Avec 94 East, il est principalement à la guitare. Il co-écrit un morceau avec Pepe Willie. Après avoir gradué de l'école secondaire, il trouve Chris Moon qui accepte de lui faire enregistrer un démo dans son studio. Le démo se rend à un homme d'affaires de Minneapolis qui le met en lien avec un mixeur qui raffine son matériel

Prince est extraordinairement allumé sur ce qui se passe en studio. Il enregistre tout mentalement. Apprend tout en même temps. Est surexcité de ce qui lui arrive.

Il a trouvé son terrain de jeu. 

Il en fera ses propres règles. Apprendra vite à jouer de pas moins de 14 instruments différents.

Il logeait dans le sous-sol des Anderson où il a appris de tous les instruments, où il a été à l'école de la musique personnelle, mais où surtout, il apprend la plus merveilleusement des choses sur terre.

Comment vivre libre. 

L'Empreinte Princière.

Oh no ! Let's Go C'est ici que ce clôt mon blogue sur Prince. Je ne vous écrirai pas sur lui à Noël, ni au jour de l'an. Je me r...