Danse, Musique, Sexe, Romance

Prince, issu d'une famille brisée, s'en est créée une toute nouvelle.

Pendant une certain temps, The Time, Vanity 6, Prince et son band, voyagent ensemble en autobus, et en plus de faire leurs spectacles, les revisionnent tout de suite après dans l'autobus, afin d'en souligner les bons moments ou encore d'exposer les erreurs. Prince est perfectionniste. Il n'y a pas si longtemps, c'était la tâche de Morris Day de filmer ce qui se passait sur scène, puis ce fût le travail de Brenda Bennett. Maintenant les deux sont sur scène, devant la caméra. Le premier pour The Time, la seconde pour Vanuty 6. Pour certains, ce seront les plus beaux moments de leur vie d'être ainsi si en famille. Prince est mentalement bien logé. Il a son band, il a son appendice funk, R & B avec The Time, et son côté lubrique et féminin avec Vanity 6. 

Il est patron et pierre angulaire de sa sainte trinité.

Mais la maison de disque lui demande quand même un hit. Son meilleur date tout de même d'il y a longtemps et n'était pas un top 50. Il fait faire de l'argent, mais c'est pas le Pérou et on commence à se demander si on investit pas trop sur les tournées pour ce que l'artiste rapporte. Prince ne comprends pas que Bob Seger soit #1 et qu'il n'arrive pas à faire mieux, lui-même. Et pour le même marché soi disant "blanc". 

Mais il n'est pas inquiet pour la suite. Il fourmille d'idées et les sons lui arrivent de partout en tête. En voyant dans l'autobus le documentaire d'Orson Welles sur les prédictions de Nostradamus qui annoncent la fin du monde en 1999, il se lève le lendemain avec un air en tête. Qu'il prend la journée pour tricoter un morceau qui sera chanté à 4 voix: Jill Jones (qui lui inspire aussi un morceau), Dez Dickerson, Lisa Coleman et Prince. Afin de couvrir les erreurs lors de la prise de son, on place des explosions ici et là où on fait de la distorsion. Prince intégrera toujours les erreurs lors des enregistrements si il juge que le morceau s'incarne et s'impose merveilleusement quand même. Il a tant de musique en banque que son prochain album, déjà son 5ème, sera double. Avec trois morceaux étirés sur chacune des 4 surfaces de 33 tours. 1h10 de musique, ce qui ne ferait pas un album double de nos jours, et 11 morceaux composeront le nouvel album.  

21 nouveaux morceaux supplémentaires seront ajoutés dans une version super Deluxe lancée en 2019, enregistrés avec Peggy McCreary, à cette époque.

Prince passe de 23 à 24 ans en 1982 et il est en ébullition créative. 

MTV, une station télé des États-Unis diffusant 24 heures de vidéoclips musicaux, fait sensation depuis fin 1981. Dans le passé, seuls quelques artistes avaient fait l'utilisation de vidéoclips pour stimuler les ventes de leurs produits. Les plus futés. The Beatles, Bob Dylan, The Rolling Stones, David Bowie, Elton John, Queen. Il devient de plus en plus populaire de le faire dans les jeunes années 80, et presqu'aussi soudainement, essentiel, afin de vraiment faire beaucoup vendre sa musique. Voilà de la publicité musicale efficace qui influence les diffusions radios.

Peter Gabriel l'aura vite compris. Dans 5 ans, il vendra des millions d'albums parce que la musique est bonne, oui, mais aussi parce que la qualité du clip parfois surpasse le contenu livré. Duran Duran ne se bâtit pas de la même manière sans les clips. Godley & Creme se trouvent une nouvelle vie après 10CC comme réalisateurs de clips. Madonna révolutionnera par l'image, pas par le son. Prince offrira du video, de la diversité musicale, de l'audace, le video sera important pour lui.

MTV se fait lourdement critiquer pour ne pas diffuser de clips d'artistes à la peau noire. Prince en fera tourner. Avec Micheal Jackson, ils seront les deux premiers (et souvent uniques) à jouer en rotation continue à MTV. Prince, dont le sens de la compétition est toujours très aiguisé (les gens de petite taille sont ainsi frondeurs) s'inventera une certaine rivalité avec Micheal Jackson toute sa carrière. 

Peggy McCreary travaille avec Prince depuis seulement Controversy. Elle ne comprend pas complètement l'artiste qu'elle ne connait pas tant que ça. Il communique peu, s'auto suffit en production et parfois, elle se trouve même dure avec lui. Elle pense que Prince ne la rappellera plus après Controversy. Elle reste surprise qu'il la rappelle et lui demande de retravailler avec elle. C'est en le voyant en spectacle qu'elle prendra toute la mesure de l'artiste. Elle qui avait fait les succès du premier album d'Elton John à l'âge de Prince, et qui venait de travailler avec Van Halen, elle était difficile à impressionner. Mais dans la foule de Dallas, quand Prince est sur la scène, elle est forcée de constater sa générosité musicale. Mesurer son impact aussi. 

Il est si confortable musicalement, et en si totale confiance, qu'il passe du doux R & B, au rockabilly électronique, au sucré sexuel, au funk mécanique, au new wave en évoquant même le Mahavishnu Orchestra et bien entendu en baignant dans la pop. Pop comme dans populaire. Inspiré par un passage à New York où tout le monde l'aime (dont Karl Wallinger et Mike Scott des Waterboys, dans la foule d'un spectacle de NY, qui écriront un morceau inspiré de ce spectacle- une des mes 2 chansons préférées sur terre) Prince se moque un peu du concept de critique. Prince est si compétitif, voire jaloux, trait horrifiant, que quand on siffle un succès du moment, comme Karma Chameleon, en studio, il exige de se taire sous prétexte qu'il s'agit de la compétition qu'il ne faille pas encourager. Il se console en disant que Micheal Jackson a besoin de Quincy Jones, tandis que lui, fait tout, tout seul.  

L'album est lancé à l'automne 1982. La pochette cache dans le I de Prince, le nom de son band écrit à l'envers. The Revolution accompagneront ses 4 prochains disques. Et le second single, lancé en février 1983, sera enfin un hit. Même un top ten (6). l'album se rend à la position 12 des meilleurs ventes, aux États-Unis, vend des millions de fois, obtient à Prince sa première nomination aux Grammys, sera classé dans les 500 meilleurs albums de tous les temps par le magazine Rolling StonesLa tournée qui suit est un défi personnel. Auparavant, on faisait face à un circuit de tournée dans les marchés R & B. Le public était principalement africo-américain. Avant chaque spectacle, avant même la prière commune improvisée par Prince, les mains jointes avec l'équipe qui sera avec lui sur scène, on évalue la foule. 30/70 black. 40/60,  et ainsi de suite. Vers la fin de la tournée on frôle le 50/50. Prince chante quand même Negroes, Puerto Ricans, White, Japanese ! au micro. Il vise absolument multiculturel. Scorera partout. Ce sera une formidable réussite. Phil Collins confesse avoir largement surécouté son album double, ce qui donnera naissance à un morceau à lui très très inspiré de la chanson titre

5 titres seront lancés en singles. Le vidéo du 4ème single sera banni parce que trop excitant. Le 5ème single aurait pu être de la pure provocation avec sa quadruple utilisation du mot fuck, mais pour le single, on le coupe.

Du 11 novembre 1982 au 10 avril 1983, on fera 93 spectacles, tous aux États-Unis. 

Depuis décembre 1981, il a un morceau qu'il n'arrive pas à se satisfaire complètement. Il est vraiment perfectionniste. Si quelqu'un se trompe et tout le monde recommence en pratiquant, Prince dira pourquoi et à cause de qui. Sa maturité sera toujours celle d'un ado. Il travaille un blues country au piano pensé pour Stevie Nicks qui a tant aimé Little Red Corvette qu'elle souhaite travailler avec lui.  Mais Nicks est intimidée par la chanson et ne veut pas en écrire les paroles s'en sentant incapable. Au spectacle qu'il livre au First Avenue de Minneapolis, en août, il fait enregistrer 3 morceaux en spectacle qu'il vient de composer dans les trois mois précédents. Pour faire amende honorable, Nicks lui propose un air en tête. Prince, grand admirateur de Fleetwood Mac, sera très intimidé par Nicks. Il joue sa part de clavier discrètement et programme la batterie puis quitte après une trentaine de minutes. Nicks aura l'impression de l'avoir rêvé. 

Sur un morceau de 1999, dans les voix on peut entendre celle de l'amoureuse de Lisa Coleman, Wendy Melvoin. Le frère de Melvoin, Jonathan fait aussi de la musique. Wendy, de la guitare. La jumelle de Wendy, Susannah, travaille pour Geffen Records. À un cocktail du temps des fêtes, cocktails auxquels Prince déteste assister si ce n'est pas lui qui l'anime, Susannah prends son courage à deux mains et l'approche pour se présenter. Vanity s'interpose rapidement en lui prenant les joues et la trouvant bruyamment "si jeune et si jolie avec ses joues de bébé". Comme la maman lionne protégeant son félin. Susannah comprend qu'elle est en territoire dominé par elle. 

Susannah a le visage identique de sa soeur. 

Mais contrairement à elle, n'est pas lesbienne.

Elles ont 17 ans. 

D'ici un an, bien des choses vont changer.

Baby, I'm a star

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