Diamants & Perles

Avec l'échec du film Graffiti Bridge, les derniers membres restant ayant travaillé avec The Revolution, le guitariste Miko Weaver et le claviériste Doctor Fink quittent le band de Prince. Levi Seacer prend la relève à la guitare, Rosie Gaines est déjà aux claviers, mais est secondée par Tommy Barbarella et Sonny T. est maintenant à la basse. Micheal Bland est à la batterie. C'est ce qui est sur scène pour la seconde édition du Festival Rock In Rio, en 1991

Lori Werner a une formation en danse. Elle suivait des cours depuis ses 3 ans. Ballet, ballet-jazz, claquettes, aérobie, elle a aussi fait des cours d'actrice, de cours de voix et de diction, et du mannequinat. Elle est très jolie. Adolescente, elle gagne des concours de talents et est élue Miss International Cinderella Teen, en 1985-1986. Elle sera première dans le concours Junior Miss Dance Masters of America édition #33. Elle joue Cassia dans une version d'A Chorus Line, et dansera pour le président Ronald Reagan. En 1988, elle est recrutée pour danser pour le soirée de la 60ème remise des Oscars. Elle travaille avec le chorégraphe de Thriller de Micheal Jackson, Micheal Peters. Elle travaille aussi avec le mythique Jerome Robbins et Micheal Kidd. L'année suivante, elle est du vidéo de Janet Jackson, Rhythm Nation. Elle remplace à Broadway pour Jerome Robbins.
Robia Brett LaMorte est danseuse dans plus de 30 clips après avoir fait une tournée avec les Pet Shop Boys. C'est en voyant le film
Flashdance qu'elle a l'envie folle de suivre la voie de la danse. Sa première présence dans un vidéo sera dans Shake Your Love de Debbie Gibson. 

Prince cherche des jumelles. Mais Lori & Robia se ressemblent beaucoup. Et lors des auditions, la chimie, à trois, quand Prince se joint à elles, est si bonne qu'il choisit de prendre les deux et de rebaptiser Lori (qui se fera aussi appeler Lori Elle) , Diamond, et Robia, Pearl. Elles font leurs débuts dans le clip Cream que Prince lance en septembre 1991. Le 13ème album de Prince sera lancé en octobre, mais un premier single, la très bonne chanson Get Off, est lancé en juin, et bien qu'elle vende déjà bien, on lance trois mois plus tard, tout de suite Cream, dans le but de battre le fer pendant qu'il est chaud. 

L'album est un hybride entre le funk, le pop/rock et l'adulte contemporain. Ne souhaitant être ni adulte, encore moins contemporain, j'accrocherai sur les deux premiers singles, mais les 4 suivants passent complètement inaperçus* pour moi. Le dernier single semble faire référence au retrait soudain du Black Album de Prince. Un traumatisme intérieur, encore vibrant pour lui. C'est Gloria Estefan qui anime le spectacle de la mi-temps au Super Bowl XXVI qui a lieu au Minnesota. On ne peut s'empêcher d'utiliser un morceau de Prince, héros du Minnesota, dans le générique de fin de couverture sur les ondes de CBS. 

Prince essaie encore un rap, style avec lequel il a un rapport amour/haine et qu'il fait chanter par Tony M., mais ne réussit pas complètement. On ne sait pas trop si il ironise où si c'est tout simplement mauvais.   


  Pour le printemps 1992, Prince, à qui on ne dit pas non, planifie une autre tournée internationale avec trois danseuses, Diamond, Pearl & Mayte Garcia, une nouvelle venue qui sera promue comme membre officielle de la New Power Generation. On commence la tournée à Tokyo, deux soirs de suite, fait deux autres villes, au Japon, fait 14 dates en Australie, un soir en Belgique, deux aux Pays Bas, 9 soirs en Allemagne, un soir en Irlande, 9 en Angleterre, un soir en Écosse, on retourne en Allemagne, deux soirs, et deux autres fois aux Pays Bas, avant de faire 3 soirs en France.    

L'Amérique est encore omise. Prince s'en détache et vice versa. Il n'a pas envie de réaliser qu'il ne remplit plus les salles comme avant chez lui. En Europe, il remplit encore. Il fait toujours deux rappels. Parfois, une jeune Carmen Electra, partenaire amoureuse de Prince par moments, fait la première partie. Sinon, il s'agit de The Naked Mazurs ou Djaambi. 

Pendant la tournée, Prince refuse de parler à la presse et envoie Diamond & Pearls répondre aux questions, mais principalement réciter des textes pré-écrits. Qui finissent par vite désintéresser la presse. Les chiffres de la tournée resteront secrets, on devine qu'il n'a pas fait ses frais. 

Prince est désormais si en brouille avec sa compagnie de disque. Warner refuse de mettre sur le marché ce qu'il a enregistré par le passé qui ne soit aucunement sur disque. Tant qu'il ne le font pas, il refusera d'utiliser son nom d'artiste et choisit de devenir, un symbole. Les temps changent et maintenant on peut acheter en disque compact, qui gagne vite en popularité. On peut y mettre plus de morceaux et Prince ne se privera pas. Son 14ème album contiendra 24 morceaux. (si on compte les interstices originaux).

L'album concept contient pas moins de 8 segments qui sont des liens entre les morceaux, une journaliste (interprétée par l'actrice Kirstie Alley) échange avec celui qu'on appellera l'Artiste-Anciennement-Connu-Comme-Prince (The Artist Formerly Known As Prince TAFKAP), puisqu'un symbole de ne prononce pas. La narration de l'album raconte une princesse Égyptienne (Mayte Garcia) tombant en amour avec une rock star (devinez qui?) , et qui le charme à son tour avec ses artéfacts (fucking) religieux. Les trois chaines de Turin (ou les trois chaines d'or) alors qu'elle s'échappe de 7 assassins sont évoquées dans un morceau. Garcia tombera pour vrai en amour avec Prince, et les deux s'épouseront quelques années plus tard. Ses interventions avec Kirstie Alley sont plus ou moins absurdes. Et certaines seront coupées quand viendra le temps de lancer en cassette ou sur 33 tours. Ce qui rendra le tout, déjà absurde, assez incohérent. 

Indomptable, il tourne encore un film, introuvable, dans le style de Sign O' The Time, mais celui-là sera pour la distribution en vidéo, dès le départ. 

Convaincu qu'il a enfin la touche hip hop, Prince pousse pour un single qui sera finalement le second single. Le premier sera injouable à la radio en raison de ses propos crus même si le titre ne révèle rien, les paroles sont claires. En l'absence du nom de Prince, rien ne touchera vraiment la cible. L'opéra savon rock confirme qu'il a toujours le funk, mais les 5 singles ne le mènent pas loin.

Un morceau est ajouté à la toute fin dans le but d'être un côté B d'un single mais on choisit de la garder pour le produit final. Carmen Electra est invitée sur un morceau. The Steeles, groupe vocal composé de Jevetta, Jearlyn, JD & Fred Steele, est aussi invité sur un autre. Eric Leeds est sur un morceau, DJ Graves, scratch. Clare Fisher arrange toujours.  Un morceau contient un échantillon d'une pièce d'Eric B. & Rakim et aussi de N.W.A. Un autre morceau échantillonne Lowell Fulsom

Prince aime bien son nouveau band. 16 morceaux sont préparés pour un premier album de The New Power Generation. Mais Warner ne veut rien savoir de ce titre possiblement offensant. Warner préfère lancer une compilation de Prince et les fameux B-sides que Prince voulait qu'ils lancent. 

Warner veut faire de l'argent et n'en fait pas avec L'Artiste Anciennement Connu Sous le Nom de Prince.

Les années 90 annoncent du nouveau et Prince ne semble plus dans le bon wagon. 

Et avec sa foi chrétienne réaffirmée clairement dans ses paroles, sur un chemin qui déraille. 

La distance se créée entre lui et sa maison de disque, lui et son public, même lui et son époque.

*Cette chanson est toutefois est une de mes préféreés de nos jours, parmi les siennes. 

Le Saveur du Jour Dure 7 ans

Warner Brothers Company est musique mais aussi film. On associe donc Prince au prochain film de Tim Burton, Batman. Warner n'a pas complètement lancé la serviette avec Prince, relations qui n'ont fait que se frustrer les uns les autres depuis quelques temps. 
Comme Prince est "sexe", lui et Madonna deviennent vite amis dès 1985, la première fois qu'ils se rencontrent. On parle même de faire une comédie musicale ensemble.
Toutefois ce n'est qu'en fin 1988 qu'on travaille pour de vrai ensemble et ça ne fonctionne pas. Prince aime improviser, Madonna est plus organisée. Prince et elle travailleront ensemble, mais à distance. Madonna accepte une seule de ses chansons et Prince met sa voix et son empreinte si lourdement sur le morceau que ça reste gauche et pas terrible. Il jouera de la guitare sur trois autres morceaux, pour elle. Madonna lui dit qu'elle n'aime pas le scénario du film qu'il projette faire avec Ingrid, Prince lui répond du tac au tac, avec maturité, que lui n'aime pas ses souliers à elle de toute manière...

Tim Burton était engagé depuis 1986 pour Batman. Le feu vert ne vient qu'avec le succès de Beetlejuice, en 1988. La tournée internationale de Prince n'a pas été payante, mais la critique, très élogieuse. On lui confie la trame sonore du film de super héros. Le plan original était le suivant: Un album co-composé par Prince et Micheal Jackson, Prince interprétant de manière plus funky et agressives les chansons du point de vue du Joker, Micheal Jackson, le point de vue de Batman, avec des ballades. Certains morceaxu seraient même chantés du point de vue de Vicky Vale. Mais Jackson est trop occupé par sa tournée faisant la promotion de son album Bad, il ne pourra pas se commettre. Prince, qui n'avait travaillé que 3-4 morceaux, en tricotent donc 9 au final. Un morceau ramène le confiance en Dieu, ce qui commence à m'irriter souverainement. Dans un autre Il fait un autre duo avec Sheena Easton et inclus plus loin un morceau co-écrit avec son père. Pour le film, certains morceaux, la plupart, sont instrumentaux. Malheureusement, pour l'album, certains chantés ne rendent pas justice au morceau. On entend bien meilleur derrière le premier morceau sans ses mots répétitifs. 

Le film qui coûtera 48 millions, en fera plus de 411. Aidé par le succès du film, qui ouvrait la voie au délire des films de super-héros de nos jours, 11 ans après Superman, le premier single, un morceau extrêmement dance composé d'extraits du film, sera son premier #1 depuis Kiss. Ce qui plait beaucoup à Warner. Pas à moi. Je ne suis pas dance du tout en 1990. Je laisserai mentalement tomber Prince avec cet album. Et plongerai Bowie avec la sortie de son coffret Sound & Vision. Prince ne saisit plus mon attention. 4 autres singles seront aussi lancés, avec moins de succès, et Prince a même une relation privilégiée et drapée avec l'actrice Kim Basinger. Le statut d'Ingrid Chavez devient flou. Prince a aussi une liaison avec l'actrice Ana Garcia. Il lui compose un morceau, dont il change le prénom du titre pour celui du rôle qu'incarne Kim Basinger dans Batman. Mais Ingrid est toujours là aussi. On projette avec elle de tourner un film qui serait un véhicule promotionnel pour la formation The Time, mais quand Prince promet un nouvel album pour accompagner ce film, qu'il réaliserait/scénariserait/incarnerait encore, ça devient un film de Prince, pour Prince. On tente la formule gagnante de Purple Rain, et l'histoire en sera une sorte de suite, The Time passant de petits criminels en devenir dans le premier film, à propriétaires de presque tout un quartier de boites à spectacles, et Prince, en "kid" moins convaincant, toujours poète musicien, inspiré par une muse qui sera cette fois, Ingrid Chavez. La mise en scène et le jeu reste pauvre. Un argument entre hommes et femmes peut se clore avec une jeune femme enlevant sa culotte sous sa jupe et la laissant au sol. Plus vulgaire que quoi que ce soit. Même pour moi, à 17-18 ans. 

Le film est encore une pas pire catastrophe. Il est impressionnant d'immaturité et relativement banal. Heureusement, la musique travaillée pour accompagner ce navet qui a coûté 7 millions mais qui n'en rapportera pas 5, fait du bon travail dans les ventes. Il atteint le position #6 des palmarès et Prince introduit son nouveau band presqu'au complet, moins présenté que sur l'album suivant, mais s'y trouve quand même aux commandes des sons: The New Power Generation. Deux chansons en porteront le titre.

On avait commencé le travail plus sérieusement là dessus en 1987. Sheena Easton et Boni Boyer étaient beaucoup impliquées sur le morceau titre, alors qu'au final, ce seront Mavis Staples et Tevin Campbell qui l'accompagneront. Les deux auront leur chanson à eux sur le disque. Une chanson est issue des sessions de 1981 pour Controversy. Une autre, des sessions pour Parade. Une autre de Crystal Ball. (dont la version originale ne sortira que dans 10 ans). Une autre commencé en 1982. Il co-écrit avec The Time et avec George Clinton. Candy Dulfer, connue sur la trame sonore de Batman, est au saxophone. Eric Leeds et Atlanta Bliss, toujours aux cuivres. Levi Seacer Jr toujours funky à la base. 

Prince avait commencé le travail sur un album qui allait s'appeler Rave Un2 the Joy Fantastic, mais les sessions n'étant plus tellement inspirées selon lui, il avait redistribué/retravaillé 4 de ses morceaux considérés pour Batman, et parfois travaillés depuis longtemps, mais un fût donné à The Time, trois avaient été pensés pour Rave...mais retravaillés pour Graffiti Bridge. Deux de celles-là étaient même jouées en tournée Lovesexy.  Rosie Gaines claviériste/organiste, y chante aussi. Elle sera importante pour le prochain album.

Malgré l'échec du film tourné presqu'entièrement dans des décors placés dans Paisley Park, ce qui lui donne un petit côté cheap Nickleodeon, Prince insiste afin de faire une nouvelle tournée. Pour la rendre plus payante (et voyeuriste) non seulement il la nomme The Nude Tour, mais il en fait une tournée de ses "meilleurs" succès, et non seulement de ses dernières créations. Qui n'inclueront pas Let's Go Crazy, When Doves Cry ou Sign O The Time. Il élimine aussi tous les excès des dernières tournées qui ont fait qu'elle coûtaient plus cher qu'elles rapportaient. 

Prince veut paraitre plus jeune, plus hip, il élimine la section des cuivres. 

NPG seront Levi Seacer Jr à la base, Miko Weaver à la guitare, Micheal Bland à la batterie, Doctor Fink aux claviers, Rosie Gaines et Kirk Johnson à la voix, à la danse et Johnson aussi à la percussion. Damon Dickson à la danse. Tony M. à la danse et au rap. Dans ses sets, il intègre des hits actuels d'autres artistes comme Rob Base & DJ E-Z ou Janet Jackson

Du 2 juin au 10 septembre 1990, on fait le tour du monde, visitant les Pays Bas, le Denmark, la France, l'Angleterre, l'Allemagne, l'Irlande, la Suisse, l'Espagne, la Belgique, la Suède, le Japon, la Finlande, la Norvège et l'Autriche. Pas question de refaire "les marchés noirs d'Amérique" où la compétition devient de plus en plus féroce avec l'essor du rap, Janet & Micheal, MadonnaSinead qui lui fait faire une fortune avec un de ses morceaux qui sera souvent voté chanson de l'année, dont ici, au Québec. Warner ne peut pas laisser tomber Prince, même si la compagnie en a parfois envie.

Prince ne se donnera plus en spectacle en tournée, en Amérique, avant trois ans encore. 

Les années 90 s'ouvrent et Prince se rend compte qu'il ne fait plus partie des figures de proue du monde musical comme en 1982-1983. Tout devient plus difficile quand il demande. Ça aide à vouloir se donner en spectacle ailleurs qu'en Amérique du Nord. Loin, il reste capitaine de bateau. Mais il est encore capable de #1, il vient de le prouver. Et c'est ce qui fait que Warner tient toujours à Prince. 

Capable de faire faire beaucoup d'argent mais qui oblige parfois des coûts tout aussi colossaux. Cette inégalité irrite un peu. On reste polis et cordiaux, mais les relations ne sont plus chaleureuses du tout. Dans l'échelle d'importance chez Warner, Prince passe de 10 à 6.5, 7.  Madonna, Metallica, Red Hot Chili PeppersINXSles Stones qui font un retour, Roxette passent souvent avant. 

Prince fait semblant de ne pas voir qu'il agace et continue de concocter du matériel depuis 1989 pour son album suivant. Un album qu'il voudra plus près du R & B, du rock si possible, du soul. Du funk, bien entendu. Il veut encore vendre du sexe. Il pense à une idée de tandem féminin, à ses côtés qui se disputeraient son attention et vice-versa. 

Il veut encore s'amuser sur scène. Il part à la recherche de son diamant et de sa perle. 

Il trouvera Robia & Lori.

Il retravaille avec Eric Leeds, Sheila E., mais pas longtemps. Demande toujours à Clare Fisher de faire des orchestrations.

Une nouvelle génération en puissance. 

Il veut la faire naître. 

En être le guide.

Identité Trouble

Prince est riche et ne manque de rien. Il a une nouvelle amoureuse en Ingrid Chavez. Une jeune femme de caractère, qui voudrait aussi avoir sa carrière en musique. Prince a surtout beaucoup beaucoup beaucoup de matériel d'enregistré. Il a un disque sous le pseudonyme de Camille, mais n'ose pas le lancer. Il entre dans une période de sérieux doute. Déjà souvent, dès l'album 1999, en 1981-1982 alors qu'il a de très longues discussions avec Dez Dickerson sur la religion, quand Prince écrit qu'il va manger le sexe de madame, sur la chanson suivante, ou l'enregistrement suivant, il va parler de sacrifices, de rédemption, de pêchés pardonnés, de salut et d'enfer. Il compose avec cette dualité spirituelle depuis longtemps.

Il sent que Camille, son alter ego féminin, pourrait être malsaine. Depuis Octobre 1986, avec Susan Rogers à la production, Il modifie sa voix afin de lui donner un registre très haut, presque féminin, pour un projet androgyne qu'il nomme ainsi Camille

Ayant alors laissé tomber son projet The Dream Factory, devenu en partie, Sign O The Times. Il limoge son band The Revolution sauf Doctor Fink à qui il donne le choix. Fink savoure trop ce qu'il vit pour vouloir quitter. Choisit de rester. Prince enregistrera d'abord Housequake (intégré au final à Sign O The Times) avec la voix de Camille, en utilisant un modulateur de registre de voix ou en enregistrant volontairement un débit plus rapide pour ensuite le ralentir à la post-production lui donnant un ton androgyne. Après 10 jours à jouer comme ça, il compose assez de matériel (8 morceaux) pour avoir au moins un album. Il compte lancer un album éponyme sans se présenter sur la pochette, anonymement, sans jamais dire qu'il s'agit de lui. On dit que le projet est inspiré d'Herculine Barbin, personnage du 19ème siècle qui utilisait aussi le pseudonyme de Camille. À un certain moment,  il pense même en faire un film. Mais comment faire un film en restant anonyme ?

Il en parle à Warner, son étiquette, qui ne trouve rien d'intéressant à lancer un(e) artiste sans l'identifier, et surtout sans pouvoir utiliser le nom de Prince qui attire de gro$ dollar$. L'album n'est jamais lancé, jusqu'à tard en production, et les morceaux seront discéminés ici et là dans le futur. Mais Warner est encore une fois lègèrement agacé.

En 1987-1988, Prince dira que c'était Camille qui était la force responsable de son prochain projet, The Black Album.  Son album avait comme but de tenter de regagner son public noir qui l'accusait d'être devenu trop "pop". Prince apellera ceci, un temps, The Funk Bible. Un des morceaux, assez atypique, de Prince, se nomme Bob George. La chanson raconte un homme suspectant sa femme d'avoir eu une affaire avec le gérant de...Prince "Cet efféminé artiste" se moque-t-il). On entend, à un certain moment des coups de fusil suggérant que l'homme pensé cocu a pris les choses en main. Difficile de ne pas faire le lien avec deux de ses gérants, qui sont très critiques depuis quelques temps de Prince, Bob Cavallo et Nelson George. Dont il utilise promptement les noms. Pour la subtilité, on repassera. Par dédain, il fera aussi une parodie de hip hop

Alors que des milliers de copies sont pressées, Prince dira qu'il a une épiphanie spirituelle, se convaincant qu'une force nommée Spooky Electric (thank U, exctasy badtrip), introduite par Camille en lui, qu'elle est une force du mal, et que tout le projet est profondément malsain. Ce qui est plus près de la vérité est que Prince fait tester dans un bar son nouvel album et l'accueil est catastrophique. Il fera retirer le disque. Warner sera davantage irrité de l'artiste. L'album se rend à quelques critiques qui le qualifient de drôle, soul, funk, expérimental, certains le comparant aux expériences des Beatles sur leur Album Blanc. Mais un album qui ne survivra pas l'épreuve du temps. Étant déjà moins pertinent dès la moitié des années 90. 

Prince intégrera un des morceaux de Camille/The Black Album sur son prochain disque. Il continue son idée de regagner son public noir (qu'il n'a jamais perdu), Et ouvre en intégrant la poésie de la jolie Ingrid Chavez, qui partage aussi son intimité. La chanson qui ouvre le nouvel album est très allumée, très funk, lumineuse, un retravail d'un morceau écrit préalablement. Le second morceau est probablement mon préféré de Prince. Une guitare qui me plait à 100%, un rap de Kat Glover bien intégré, un beat qui donne envie de danser et de rayonner. Le projet entier de son 10ème album se voudra une lutte entre Dieu et Satan, les forces du bien et celles du mal, Prince y injectant beaucoup de sa propre spiritualité. Dans le clip du premier single, On peut lire furtivement sur Prince "Don't buy the Black album, I'm sorry". Il signe un morceau amoureux pour une femme qui l'aurait remonté, lorsque démoralisé (femme non précisée parmi les nombreuses autour de lui) qui sera aussi le second single. Il conclut la Face A de son disque par l'affirmation pas tellement hip qu'il va consacrer le reste de sa vie, à Dieu.

Prince ouvre la Face B de son disque par de l'énergique et du dance. Le morceau naufragé du Black Album suit. Il pêche par positivisme et naïveté sur le reste de l'album qui ne vendra pas fameusement. La pochette, une photo de Jean-Baptiste Mondino, reste fameusement inconfortable (pour un homme hétérosexuel) quand on écoute l'album en public. Les prudes s'en offusqueront aussi. Certains magasins de disques recouvriront celui-ci d'un papier opaque. Ce sera son album le moins populaire depuis 1981, lancé le 10 mai 1988. Warner grogne.

Cet exact jour-là, je deviens couple amoureux d'une Claudia d'Amérique et commence à vivre l'amour pour vrai pour la première fois. J'avoue que Prince tombera de mon radar sensiblement.  

Du 7 mai 1988 au 13 février 1989, une tournée mondiale est livrée par Prince. Il commence à Minneapolis, comme toujours, passe par Paris, Milano, Antwerp, Londres, Birmingham, Helsinki, Johanneshov, Oslo, Rotterdam, Copenhague, Frankfurt, Hamburg, Modena, Rome, Dortmund,  Bloomington, Rosemont en Illinois, Cincinnati, Charlotte, Richmond, Hartford, New York, Toronto, Hampton, Landover, Atlanta, Greensboro, Philadelphie, Worcester, Uniondale, Ann Arbor, Lexington, Pittsburgh, Detroit, San Diego, Denver, Los Angeles, Oakland, Seattle, Vancouver, Ames, New Orleans (ville de L.A.), Houston et finalement Dallas. 

Miko Weaver est à la guitare, Levi Seacer Jr, à la basse, Doctor Fink & Boni Boyer aux claviers, Eric Leeds au saxophone, Atlanta Bliss à la trompette et Sheila E. à la batterie. Kat Glover est aussi de la tournée, tout comme Ingrid Chavez. 

La tournée est un grand moment de communion en groupe. Prince y repensera souvent comme l'un des derniers moments de réel plaisir commun, guidé par une certaine spiritualité. Le spectacle de Dormouth, en Allemagne sera enregistré sur vidéo et lancé sur disque laser, format qui commence à faire son apparition.

Quand Lovesexy est imprimé en CD, tous les morceaux s'enchainent, en appuyant sur la pièce 1, on a tout l'album en continue.

L'ouverture de cet album est un clin d'oeil à l'ouverture d'un morceau du grand Marvin Gaye.

Prince est poussé par Warner à repenser le parcours qui a fait faire de Purple Rain, un fortune colossale aux gens impliqués.

On repense donc film, en appui à un album.

Ingrid serait du projet.

On pense d'abord faire un véhicule cinématographique pour la formation The Time.

Mais Prince aime avoir ses propres idées...

La Carte du Sexe de Retour

 "
The rebirth of the Flesh is here to stay"

Quand Prince limoge Lisa & Wendy (et finalement The Revolution au complet), c'est pour plusieurs raisons, mais il y a entre autre le fait qu'elle ne veulent pas jouer la carte sexy sur scène et dans les vidéos. Elles sont lesbiennes et de toute manière, n'y comprennent pas l'utilité. Quand elles étaient jeunes, pour attirer l'attention, elles étaient prêtes à bien des choses, tout le monde l'est, mais maintenant que l'attention est là, pourquoi ?

Pour la maintenir dira Prince. Est-ce à dire que la musique ne suffirait pas ? Le temps le confirmera un peu.

La tournée Sign O' The Time tentera de capitaliser sur la popularité européenne que Under The Cherry Moon, tourné là-bas, lui aura nouvellement apporté. Ce citron ne peut quand même pas être 100% mauvais. Les albums de Prince vendent bien en Europe, autant Parade que Sign O' The Time. Aussi bien battre le fer pendant qu'il est chaud. Lisa & Wendy ont raison, aux États-Unis, l'attention y est déjà, mais en Europe, c'est encore neuf, utilisons la recette sexuelle initiale. Kat Glover dansera toute la tournée de toute sa grande énergie. Elle a un corps tout à fait splendide. Il sera mis en valeur comme il l'est toujours pour tout danseur. Mais le % de linge sur son corps est presque toujours autour de 20%. Elle n'est jamais nue, mais vraiment très en peau. Superbe. Elle passe de longues minutes en sous-vêtements/bikini. Sheila E., aux percussions n'est pas en reste à ce niveau. On lui a confectionné un costume qui lui moule le corps du cou à la cheville, mais lui dégage entièrement une jambe, raccordée à la fesse. 

J'ai 15-16 ans à cette époque. La testostérone est autour du 600% dans mon propre corps (350% maintenant, je dirais). Elles ne passent pas inaperçues pour moi. 

Si l'album double se vend bien en Europe, aux États-Unis, la maison de production a raison, l'intérêt stagne. Prince choisira alors de tourner un concert, qui serait une sorte de long videoclip de son dernier effort sur disque, présenté comme film en salle et où il en serait "le réalisateur". Au final, il trichera encore un peu en demandant à Albert Magnoli, qui avait tourné Purple Rain avec lui, d'encadrer l'ensemble avec l'entente que seul le nom de Prince serait au générique sous le titre de sécnariste/réalisateur/performeur. Magnoli ne sera pas crédité au générique. Et tant mieux pour lui, ce sera un autre bide.

Wally Safford, Greg Brooks, comme danseurs/replis comiques/acteurs/choristes, Cat Glover, choriste et fameuse danseuse, Sheila E. aux percussions, Boni Boyer au synthés, Levi Seacer Jr à la basse, Miko Weaver à la guitare, Doctor Fink aussi aux claviers, Eric Leeds et Atlanta Bliss aux cuivres, Prince, partout, seront le acteurs du film sans réel scénario, sinon une simple exposition des morceaux de l'album tel que performés par l'ensemble. Assez fameusement d'ailleurs. 

À l'origine on voulait les images des spectacles de Rotterdam, aux Pays-Bas, et de Antwerp, en Belgique. Mais les images saisies sont jugées insatisfaisantes et Prince n'aime pas non plus la qualité du son livré sur scène. On refilmera autour de 80% du film à Paisley Park qui ouvre enfin ses portes à Prince. Les segments entre les chansons aussi y seront tourné. Le film sera un autre bide et les critiques s'amusent à dire, sans trop se tromper, que Prince est un bien meilleur acteur sur scène que dans son dernier film, la comédie romantique ratée. 11 des 16 chansons de Sign O The Time sont offertes en film, et 2 sont rajoutées. Un extrait d'une variation modifiée de Little Red Corvette et un segment d'un morceau de Charlie Parker qui souligne l'excellent travail du band, sans Prince, et les mettant en valeur. 

Paisley Park est enfin plutôt prêt. Situé à Chanhassen, à 20 minutes au Sud-Ouest de Minneapolis. En ouvrant ses portes à la création en général, Madonna, Tevin Campbell, Lizzo et REM, entre autre, y enregistreront ou y mixeront leurs produits. Paisley (cachemire) fait référence à la couleur. Park, au jeu. Tout à fait Prince. Il y aura autour d'une cinquantaine de personnes qui y travailleront en permanence pour Prince, des agent(e)s de sécurité, des assistant(e)s, des costumières. Prince, en plus d'y enregistrer, d'y tourner du film, d'y faire des spectacles, d'y tourner du vidéo, y habitera aussi. Une cage surplombant la grande pièce de l'entrée contiendra des colombes. Ne pleurant pas, celles-là. Du moins pas officiellement avant la mort de Prince Rogers Nelson. Avec le temps, un club/bar y naitra aussi. Et bien entendu plusieurs lounge afin de "chiller". Prince, avant la tournée européenne Sign O' The Time y pratiquera tous les morceaux de la tournée et pensera les chorégraphies et mise-en-scène en équipe. Pour se détendre, on joue à cache cache dans le grand Paisley Park. Cat Glover reste la meilleure à ne jamais être trouvée ayant dénichée, dans le plafond 'un walk-in, une trappe menant à une partie du toit où elle part s'étendre le soir, sous les étoiles, attendant d'être trouvée. Même Prince ne connaissait pas cette trappe. Il sera toujours charmé par Cat et la chanson U Got The Look pourrait facilement faire référence à l'énergique jeune femme. 

Après une première en mars, à Minneapolis, du 8 mai 1987 (en Suède) au 29 juin 1987 (en Belgique) Prince et son groupe passeront par l'Allemagne de l'Ouest, la Suisse, l'Autriche, l'Italie, la France, les Pays-Bas. La mauvaise météo fait annuler deux premiers spectacles en extérieur, en Angleterre. Détestant annuler un spectacle, il ne fera presque plus de spectacle en extérieur. C'est aussi ce qui l'encouragera à enregistrer sur film ce qu'ils font, puisque les 8 spectacles prévus en juillet, en Angleterre et en Italie seront aussi annulés. 

Madhouse, projet jazz d'Eric Leeds, le joueur de saxophone de Prince, fera la première partie avec John Lewis à la batterie, Bill Lewis, à la basse et Austra Chanel aux claviers. 

Prince, toujours exigeant avec tout le monde, sera dur avec Leeds qui se déclare malade un soir et ne sera pas du spectacle. Quand il revient au spectacle suivant, Prince a accordé à tous ceux et celles qui ont joué au dernier spectacle, celui auquel Leeds n'y était pas, un bonus salarial pour la soirée. 

La cruauté était présente en Prince. Il propose le mariage à Sheila E. sur scène, en tournée, Ils avaient été un couple amoureux en 1984, brièvement. Et elle est fabuleusement attirante dans cette tournée. Les sens de Prince sont très certainement stimulés. 

Mais une autre jeune femme, de 22 ans, tente de faire sa chance dans le monde de la musique, à Minneapolis en faisant des spectacles ici et là, sans réellement jouer d'un instrument. Ingrid Chavez est davantage, une poète. Elle écrit au héros local qu'elle croit plus accessible que Bob Dylan (autre géant musical du Minnesota, mais de Duluth, près du Lac Supérieur et Hibbing, ville minière du Nord Ouest), qui la reçoit et est si charmé par sa poésie, par ses yeux bridés, par sa candeur, que son engagement pour Sheila E. devient une idée spontanée déjà surannée. Everybody, everybody knows, when love calls, you've got to go

Prince a la tête à l'amour et au sexe. 

Il se sent investi d'un nouveau pouvoir. Veut plaire à une nouvelle génération. Prince n'a que 29 ans. Il déconseille à la jeune fille de 7 ans, sa cadette de se vouloir une carrière en musique. Il se dit exploité, il pense qu'elle le sera davantage. Encore plus puisqu'elle est si charmante. Ils deviennent un couple amoureux. 

Il improvise au clavier, à Paisley, pendant qu'Ingrid lit sa poésie. 

On travaille de nouveaux ponts. 

Guerilla Funk

"I stand corrected"

1977.

Prince, 19 ans, se présente à un représentant de Warner Brothers de 36 ans, Lenny Waronker. Il lui joue un morceau à la guitare acoustique. Waronker voit déjà du talent. Quand Prince installe son kit de batterie pour en jouer un autre, Waronker finit par lui dire qu'il n'a pas besoin de le faire, il va le signer. Prince n'en démord pas, il va quand même jouer ce qu'il voulait jouer. Et au lieu de se réjouir, il a les couilles de lui dire, en installant ses cymbales, qu'il ne veut pas que Warner le vende simplement "pour le marché noir, Je vais compétitionner avec absolument tout le monde". Waronker dira à ses patrons "On le prends, et ne marchez pas sur ses pieds."

Ça lui donnera une pernicieuse autorité très tôt dans sa carrière qui lui fera aussi mordre sa propre queue. Il ne se fera pas dire non souvent dès son adolescence quand expulsé de chez son père chez le voisin. Cette indépendance est renforcée année après année. 

C'est le même Waronker qui, à l'automne 1986, doit dire à Prince que l'album triple ne sera pas triple. Quand Waronker l'appelle, Prince ne lui dit même pas "allo" il prend le combiné et dit illico: "Semblerait que tu n'aimes pas mon album...". Waronker marche sur des oeufs, lui dit que ce n'est pas ce qu'il a dit, mais qu'il faut le raccourcir, les gens ne seront pas attentifs si longtemps. Prince en rajoute avec plus d'audace encore, "Dirait-on à Mozart qu'il compose trop de notes ? ou que Citizen Kane est un film trop long ?". Habile, Waronker lui parle d'un livre qu'il vient de lire sur l'éditeur qui a découvert Hemingway, F.Scott Fitzgerald, Thomas Wolfe et ainsi de suite. Il lui dit que Prince, en faisant un montage en album double de son triple, est à la fois l'éditeur et l'artiste. Prince lui dit qu'il s'en retourne à Minneapolis (Ils étaient à L.A.). Waronker, au terme de la conversation, croit qu'il a fait patate et qu'il devra choisir les chansons lui-même. Mais Prince passe la nuit debout et au petit matin, lui livre un album double. 

Puisque le doute subsiste, il retourne en studio le 31 décembre 1986 avec Sheena Easton, le band, Sheila E. pour y concocter un morceau. Très longtemps. Jusqu'en 1987.  Un morceau qui inclut même un peu de la voix de Camille. Prince réduira donc son triple album en un double en y soustrayant 7 chansons. Il ne s'est pas fait dire non souvent. Paisley se construit et il doit prendre des décisions à toute sorte de niveau. Il vit aussi le deuil qu'il a provoqué en limogeant The Revolution. Sa tête est pleine.

Tout ce qui grouille, tout ce qui se marmite est plutôt intense. Et sa musique sera toute aussi énergique. Cuivrée. Soul. Funk. Il travaille sans arrêt, 2 ou 3 chansons par jour. Goofy encore parfois. Compose entièrement, et dans la négativité, The Black Album. Il est heureux et surproductif, mais aussi secrètement enragé de l'intérieur

Au Studio Sunset de L.A. il se l'approprie avec un 18 roues qui lui livre des accessoires et même un lit. Ils décorent le studio. Des comptables et des architectes viennent le voir afin de valider des choses sur Paisley qui se construit avec 10 millions de budget. Il est chef d'orchestre sur de multiples tableaux. Il retravaille un de ses morceaux pour la chanteuse Deborah Allen, mais change d'idée et lui en offre un autre à la place. Puisqu'il travaille parfois entre 24 et 72 heures sans arrêt, il s'organise avec deux ingénieurs qui se relaient à coups de 12 heures. Coke Johnson (dit Coz') & Susan Rogers sont ses partenaires de crimes à la console. 

Prince écrit le premier album de Jill Jones et écrit pour une de ses idoles, Joni Mitchell. Mais celle-ci refuse le morceau juge trop risqué pour elle. Ils continueront de s'admirer mutuellement toujours.

Prince n'avouant et n'acceptant jamais ses faiblesses ne veut surtout pas montrer sa douleur alors toute sa musique est principalement allumée et nourrie de plusieurs voix. Rien ne l'écoeure davantage que des gens qui se trouvent des excuses. Il est tendu de l'intérieur, mais très joyeux du son. Play in the Sunshine, les chansons de Camille. All My Dreams

Son 9ème album, un album double, est finalement lancé le 30 mars 1987. Il atteindra le 6ème rang des meilleures ventes à son meilleur, soit suite au troisième single avec Sheena. Les singles sont la chanson titre d'abord, If I Was Your Girlfiend, choix mal aviséU Got The Look et I Could Never Take The Place Of Your Man. On prévoyait un 5ème single mais ça ne se fera pas. Ça irrite encore un peu Prince. L'album est #1 en Suisse, mais pas ailleurs. Il ne vend pas autant que ces prédécesseurs. La compétition est forte. U2, George Micheal, Micheal Jackson font aussi sensation au même moment. 

Prince ne fera pas de tournée en Amérique pour cet album, mais en Europe non seulement il fera une tournée, il en fera un film. L'album sera nommé dans la catégorie de l'album de l'année. Avec le temps, il sera considéré comme le sommet de son art. Tout ce qui suivra ne sera que redescendre de la montagne qu'il s'est construite.

Pour le moment c'est aussi Paisley Park qui nait. Prince y a même enregistré un morceau qui sera de Sign O' The Times. Un de ses meilleurs parce qu'imparfait. Ce qu'il ne supporte pas souvent. Avec un piano électrique sur filtre bas, et une batterie qui ne ferait qu'accélérer donnant une sorte d'impression d'écouter tout ça sous l'eau.

Ne pouvant le faire dans Paisley Park qui se construit, c'est dans un entrepôt que Prince recrute le bassiste Levi Seacer Jr à la basse, a Miko Weaver à la guitare, Sheila E. à la batterie, Doctor Fink aux claviers, Boni Boyer à la voix et aux claviers aussi,  Eric Leeds au saxophone, Atlanta Bliss à la trompette, Wally Safford et Greg Brooks comme danseur et personnages sur scène et découvre la danseuse Cat Glover dans une émission de recherche de talents, qui naissent alors en 1987. 

Il l'invite et découvre qu'elle a plus d'énergie que lui. Pendant les pratiques en entrepôt, elle danse comme si c'était devant 25 000 personnes. À leur première rencontre, une session de photo est déjà prévue à son insu. Elle est vite dans la toile d'araignée du Prince. Il lui fait essayer la robe qu'il avait prévu pour Suzannah Melvoin (5'1). Cat fait 7 pouces de plus. La robe devient très très courte. Prince adore. Cat aussi. On prends une photo pour le premier single de l'album double où elle tient un coeur noir cachant son visage.

Le père de Prince, que celui-ci avait invité à souper pour lui faire plaisir car Miles Davis, avec lequel Prince a joué, est aussi à leur table, s'inquiète de la pochette et demandera à Cat :" SVP dis-moi que c'est toi sur la pochette de ce single" Ce qu'elle confirme. "OUF! cette fois je pensais que mon fils avait vraiment perdu complètement sa tête..."

Signe des temps.

L'Empreinte Princière.

Oh no ! Let's Go C'est ici que ce clôt mon blogue sur Prince. Je ne vous écrirai pas sur lui à Noël, ni au jour de l'an. Je me r...