Warner Brothers Company est musique mais aussi film. On associe donc Prince au prochain film de Tim Burton, Batman. Warner n'a pas complètement lancé la serviette avec Prince, relations qui n'ont fait que se frustrer les uns les autres depuis quelques temps.
Tim Burton était engagé depuis 1986 pour Batman. Le feu vert ne vient qu'avec le succès de Beetlejuice, en 1988. La tournée internationale de Prince n'a pas été payante, mais la critique, très élogieuse. On lui confie la trame sonore du film de super héros. Le plan original était le suivant: Un album co-composé par Prince et Micheal Jackson, Prince interprétant de manière plus funky et agressives les chansons du point de vue du Joker, Micheal Jackson, le point de vue de Batman, avec des ballades. Certains morceaxu seraient même chantés du point de vue de Vicky Vale. Mais Jackson est trop occupé par sa tournée faisant la promotion de son album Bad, il ne pourra pas se commettre. Prince, qui n'avait travaillé que 3-4 morceaux, en tricotent donc 9 au final. Un morceau ramène le confiance en Dieu, ce qui commence à m'irriter souverainement. Dans un autre Il fait un autre duo avec Sheena Easton et inclus plus loin un morceau co-écrit avec son père. Pour le film, certains morceaux, la plupart, sont instrumentaux. Malheureusement, pour l'album, certains chantés ne rendent pas justice au morceau. On entend bien meilleur derrière le premier morceau sans ses mots répétitifs.
Le film qui coûtera 48 millions, en fera plus de 411. Aidé par le succès du film, qui ouvrait la voie au délire des films de super-héros de nos jours, 11 ans après Superman, le premier single, un morceau extrêmement dance composé d'extraits du film, sera son premier #1 depuis Kiss. Ce qui plait beaucoup à Warner. Pas à moi. Je ne suis pas dance du tout en 1990. Je laisserai mentalement tomber Prince avec cet album. Et plongerai Bowie avec la sortie de son coffret Sound & Vision. Prince ne saisit plus mon attention. 4 autres singles seront aussi lancés, avec moins de succès, et Prince a même une relation privilégiée et drapée avec l'actrice Kim Basinger. Le statut d'Ingrid Chavez devient flou. Prince a aussi une liaison avec l'actrice Ana Garcia. Il lui compose un morceau, dont il change le prénom du titre pour celui du rôle qu'incarne Kim Basinger dans Batman. Mais Ingrid est toujours là aussi. On projette avec elle de tourner un film qui serait un véhicule promotionnel pour la formation The Time, mais quand Prince promet un nouvel album pour accompagner ce film, qu'il réaliserait/scénariserait/incarnerait encore, ça devient un film de Prince, pour Prince. On tente la formule gagnante de Purple Rain, et l'histoire en sera une sorte de suite, The Time passant de petits criminels en devenir dans le premier film, à propriétaires de presque tout un quartier de boites à spectacles, et Prince, en "kid" moins convaincant, toujours poète musicien, inspiré par une muse qui sera cette fois, Ingrid Chavez. La mise en scène et le jeu reste pauvre. Un argument entre hommes et femmes peut se clore avec une jeune femme enlevant sa culotte sous sa jupe et la laissant au sol. Plus vulgaire que quoi que ce soit. Même pour moi, à 17-18 ans. Le film est encore une pas pire catastrophe. Il est impressionnant d'immaturité et relativement banal. Heureusement, la musique travaillée pour accompagner ce navet qui a coûté 7 millions mais qui n'en rapportera pas 5, fait du bon travail dans les ventes. Il atteint le position #6 des palmarès et Prince introduit son nouveau band presqu'au complet, moins présenté que sur l'album suivant, mais s'y trouve quand même aux commandes des sons: The New Power Generation. Deux chansons en porteront le titre.On avait commencé le travail plus sérieusement là dessus en 1987. Sheena Easton et Boni Boyer étaient beaucoup impliquées sur le morceau titre, alors qu'au final, ce seront Mavis Staples et Tevin Campbell qui l'accompagneront. Les deux auront leur chanson à eux sur le disque. Une chanson est issue des sessions de 1981 pour Controversy. Une autre, des sessions pour Parade. Une autre de Crystal Ball. (dont la version originale ne sortira que dans 10 ans). Une autre commencé en 1982. Il co-écrit avec The Time et avec George Clinton. Candy Dulfer, connue sur la trame sonore de Batman, est au saxophone. Eric Leeds et Atlanta Bliss, toujours aux cuivres. Levi Seacer Jr toujours funky à la base.
Prince avait commencé le travail sur un album qui allait s'appeler Rave Un2 the Joy Fantastic, mais les sessions n'étant plus tellement inspirées selon lui, il avait redistribué/retravaillé 4 de ses morceaux considérés pour Batman, et parfois travaillés depuis longtemps, mais un fût donné à The Time, trois avaient été pensés pour Rave...mais retravaillés pour Graffiti Bridge. Deux de celles-là étaient même jouées en tournée Lovesexy. Rosie Gaines claviériste/organiste, y chante aussi. Elle sera importante pour le prochain album.Malgré l'échec du film tourné presqu'entièrement dans des décors placés dans Paisley Park, ce qui lui donne un petit côté cheap Nickleodeon, Prince insiste afin de faire une nouvelle tournée. Pour la rendre plus payante (et voyeuriste) non seulement il la nomme The Nude Tour, mais il en fait une tournée de ses "meilleurs" succès, et non seulement de ses dernières créations. Qui n'inclueront pas Let's Go Crazy, When Doves Cry ou Sign O The Time. Il élimine aussi tous les excès des dernières tournées qui ont fait qu'elle coûtaient plus cher qu'elles rapportaient.Prince veut paraitre plus jeune, plus hip, il élimine la section des cuivres.
NPG seront Levi Seacer Jr à la base, Miko Weaver à la guitare, Micheal Bland à la batterie, Doctor Fink aux claviers, Rosie Gaines et Kirk Johnson à la voix, à la danse et Johnson aussi à la percussion. Damon Dickson à la danse. Tony M. à la danse et au rap. Dans ses sets, il intègre des hits actuels d'autres artistes comme Rob Base & DJ E-Z ou Janet Jackson. Du 2 juin au 10 septembre 1990, on fait le tour du monde, visitant les Pays Bas, le Denmark, la France, l'Angleterre, l'Allemagne, l'Irlande, la Suisse, l'Espagne, la Belgique, la Suède, le Japon, la Finlande, la Norvège et l'Autriche. Pas question de refaire "les marchés noirs d'Amérique" où la compétition devient de plus en plus féroce avec l'essor du rap, Janet & Micheal, Madonna, Sinead qui lui fait faire une fortune avec un de ses morceaux qui sera souvent voté chanson de l'année, dont ici, au Québec. Warner ne peut pas laisser tomber Prince, même si la compagnie en a parfois envie.Prince ne se donnera plus en spectacle en tournée, en Amérique, avant trois ans encore.
Les années 90 s'ouvrent et Prince se rend compte qu'il ne fait plus partie des figures de proue du monde musical comme en 1982-1983. Tout devient plus difficile quand il demande. Ça aide à vouloir se donner en spectacle ailleurs qu'en Amérique du Nord. Loin, il reste capitaine de bateau. Mais il est encore capable de #1, il vient de le prouver. Et c'est ce qui fait que Warner tient toujours à Prince. Capable de faire faire beaucoup d'argent mais qui oblige parfois des coûts tout aussi colossaux. Cette inégalité irrite un peu. On reste polis et cordiaux, mais les relations ne sont plus chaleureuses du tout. Dans l'échelle d'importance chez Warner, Prince passe de 10 à 6.5, 7. Madonna, Metallica, Red Hot Chili Peppers, INXS, les Stones qui font un retour, Roxette passent souvent avant.Prince fait semblant de ne pas voir qu'il agace et continue de concocter du matériel depuis 1989 pour son album suivant. Un album qu'il voudra plus près du R & B, du rock si possible, du soul. Du funk, bien entendu. Il veut encore vendre du sexe. Il pense à une idée de tandem féminin, à ses côtés qui se disputeraient son attention et vice-versa.
Il veut encore s'amuser sur scène. Il part à la recherche de son diamant et de sa perle.Il trouvera Robia & Lori.
Il retravaille avec Eric Leeds, Sheila E., mais pas longtemps. Demande toujours à Clare Fisher de faire des orchestrations.
Une nouvelle génération en puissance.
Il veut la faire naître.
En être le guide.
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